12/10/2024
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Par Philippe Renaud. Le titre du concert, que présentera Nazih Borish le 3 novembre prochain, fait rêver : Andalusyria. Une invitation au voyage, « un hommage à ceux qui ont fait le chemin de la Syrie à l’Espagne », résume l’oudiste montréalais d’origine syrienne, qui se produira au Théâtre des Deux Rives accompagné par le pianiste Gabriel Evangelista et le percussionniste Hanser Santos Gómez.
Installé au Québec depuis plusieurs années, Nazih Borish trouve dans la communauté musicale de son pays d’adoption l’inspiration pour mener ses projets : « Pour arriver à proposer quelque chose de nouveau, d’original, il faut mélanger les styles et les influences musicales, abonde le compositeur et interprète. Et Montréal est une ville où on retrouve justement une grande diversité de cultures musicales. C’est spécial de vivre ici, dans une ville aux multiples identités – multi-culturelle, multi-musicale. »
Or, à travers Andalusyria, Nazih Borish propose de refaire avec nous la route qu’a prise, jadis, son instrument, l’oud. Un luth emblématique des cultures musicales arabes et perses, joué depuis des siècles du Maroc à la Turquie, et jusqu’à certains territoires européens bordant la mer, dont l’Andalousie, région du sud de l’Espagne. « Andalou-Syrie » : c’est dans le titre, et ça va de soi, abonde Borish.
« Les Européens ont aussi contribué à développer le répertoire de l’oud, puis à le diffuser partout dans le monde », assure le musicien qui partagera la scène avec un pianiste versé dans le jazz et le flamenco et possédant des racines espagnoles : Gabriel Evangelista. « Pendant le concert, nous allons mélanger la musique syrienne avec le flamenco, le jazz et même le blues. Le flamenco est très proche de la musique orientale, même la guitare espagnole n’est pas tellement éloignée de l’oud, qui est un peu l’ancêtre de ces types d’instruments. »
Là où la proposition du trio de Nazih Borish innove, c’est dans le jeu du percussionniste aux racines cubaines : Hanser Santos Gomez accompagnera au cajón, un instrument ayant l’allure d’une boite en bois caractéristique de la rumba et des rythmes afro-cubains. « Vous connaissez sans doute le grand guitariste flamenco Paco de Lucia ? C’est son idée ! » Le virtuose espagnol, qui a favorisé le mariage entre la tradition musicale de son pays et le jazz, avait effectivement découvert le cajón lors d’une tournée, intégrant l’instrument à son orchestre.
Le programme sera constitué de quatre compositions originales de Borish, quatre du pianiste Evangelista, « rien du répertoire traditionnel, que du neuf, résume-t-il. Un peu d’improvisation lors des introductions, parfois au milieu des pièces. » Le musicien est reconnu pour son jeu vif, précis et richement orchestré, alors qu’il joue à la fois la mélodie et l’accompagnement. « Le style flamenco a sa technique particulière, joué à cinq doigts ; moi, je joue à trois doigts, les deux autres me servant à tenir le risha », l’équivalent d’un long pic de guitare.
Dans sa technique et sa curiosité le menant à mélanger les styles, le Montréalais dit s’inspirer de la démarche du légendaire Mounir Bachir (1930-1997), le grand innovateur de l’oud : « Avec lui, l’important n’était jamais sa technique, sa manière de pincer les cordes, mais sa vision musicale, il était un grand improvisateur. Sa musique ne connaissait pas de frontières, il était libre – j’aime ces musiciens, Bachir, Paco de Lucia en Espagne, Ravi Shankar en Inde, qui ouvrent leur tradition musicale aux autres cultures. »
Interprétation : Nazih Borish (oud), Gabriel Evangelista (piano) et Hanser Santos Gomez (cajón). Producteur : Centre des musiciens du monde. Durée : 1 h 15, sans entracte.
Andalusyria
3 novembre 2024 à 15 h 30
Salle Desjardins
Théâtre des Deux Rives
Photo Neerav
30, boulevard du Séminaire N.,
Saint-Jean-sur-Richelieu, QC
J3B 5J4
Du lundi au samedi de 10 h à 18 h.