03/10/2022
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Par François Marchesseault. Mille ouvrages mon cœur, le joli titre du quatrième album de Salomé Leclerc fait référence à de multiples choses qui inspirent l’artiste originaire de Sainte-Françoise-de-Lotbinière. Une référence à la détermination de la musicienne à se retrousser les manches, à travailler, s’acharner.À sa capacité, également, à traduire en musique ses angoisses de début de pandémie (l’album a été fabriqué durant la crise sanitaire). Ouvrage est aussi l’un de ses mots préférés de la langue française. Pour sa portée. Parce qu’il rassemble et ressemble à l’endroit d’où elle vient : un village minuscule, familial, où elle a vu ses parents et ses grands-parents travailler à la dure, bucher. Tant de sentiments, d’émotions, insérés dans un titre de quatre mots.
Sur scène, Salomé Leclerc porte ses mille ouvrages en duo, avec son complice, le batteur José Major, avec qui elle collabore depuis 2013. Un spectacle où la musicienne repousse ses limites personnelles. Surtout sur le plan vocal, alors qu’elle utilise de plus en plus sa voix de tête. Les aigües. Une façon de chanter qu’elle explore davantage d’album en album et qui venait naturellement en composant, sans stress, chez elle. « Mais aller les chanter de cette manière, en concert, devant des gens, c’est une autre paire de manches », lance la principale intéressée. Ce qui la déstabilisait en début de tournée : « Quand on entre sur scène et que l’on sait qu’il y a un élément qui nous fragilise un peu on dirait que tout le spectacle l’est un peu plus ». Puis, les dates de la tournée se sont accumulées. La confiance est revenue rapidement avec le plaisir de chanter, de se projeter et de s’amuser, simplement, à la guitare électrique.
Pour cette tournée, la multi-instrumentiste offre la totalité des douze pièces de son plus récent album. Elle en ajoute quelques-unes de ses trois premiers disques. Les plus connues, comme Tourne encore (plus de deux millions de vues sur YouTube) en font-elles partie ? « Pas du tout, rigole la musicienne. Par exemple, je fais Ton équilibre qui se trouve sur Les choses extérieures, ainsi que Arlon, tiré du deuxième album. Vraiment les chansons qui me parlaient le plus, dont le texte est encore actuel pour moi. »
Pour ajouter à l’expérience scénique, le duo invite virtuellement des musiciens sur scène. Ne voulant pas perdre complètement cordes et vents qui se trouvent sur son plus récent album, Salomé Leclerc et son équipe ont eu l’idée de préenregistrer des violonistes et de les projeter derrière elle sur un écran. De sa batterie, le magicien Major déclenche lui-même les projections.
Salomé aborde aujourd’hui la scène différemment qu’à ses débuts, alors qu’elle osait peu l’improvisation entre les pièces. Elle a appris à entrer davantage en communion avec le public. « L’improvisation, je n’étais pas capable en début de carrière. En fait, ça faisait partie du spectacle lorsque je parlais aux gens. Sur le programme, il y avait un espace, puis il y avait une ligne où j’avais écrit quelque chose ». Ce qu’elle racontait était planifié. Puis, tout a changé durant une tournée d’été où offrir un cadre aussi rigide n’était pas viable. La chanteuse s’est mise à improviser, beaucoup. Au point d’aimer cela et de se rendre compte que le public adorait aussi ce contact avec l’artiste. « Il y a un vrai échange, une vraie complicité. Les gens me parlent pendant le spectacle, je leur réponds. C’est fluide, beaucoup plus qu’avant. »
Il y a sûrement ça aussi dans les mille ouvrages de Salomé Leclerc : s’améliorer… constamment. Pour s’établir plus que jamais comme une incontournable de la chanson d’ici.
Crédit photo : Steve Caron
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