22/11/2016
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Depuis son adolescence, Claude Mayrand est attiré par les arts visuels et la littérature. Il a participé aux journaux étudiants de son école, publié un recueil de poésie et écrit des nouvelles pour différentes revues. Toutefois, c’est comme avocat en droit criminel qu’il a choisi de faire carrière. L’Entracte a voulu en savoir plus sur le parcours atypique de ce créateur et sur sa démarche artistique.
Si Claude Mayrand pratique l’écriture depuis toujours, ce n’est que depuis 1990 qu’il s’est mis à la peinture : « C’est vraiment une question de sensibilité. La peinture a quelque chose au niveau de la création qui est beaucoup plus zen et serein que la littérature, avec laquelle j’ai un rapport plus tourmenté. » Pourtant, dans ses œuvres, on retrouve encore des traces de son intérêt pour les mots, que ce soit dans certains tableaux fortement inspirés de la bande dessinée, ou encore dans ses sculptures faites à partir de ready-made. L’influence du pop art et du graffiti est également bien visible dans l’ensemble de sa production artistique.
Pour son exposition Portraits et déchirures, il mélange la photographie à la peinture pour créer des œuvres qui rendent hommage aux gens qui l’entourent : « Je pars de photos numériques que je prends moi-même et je les retravaille à l’ordinateur. Je joue avec les contrastes, puis je transfère les photos sur la toile. » Cette technique de travail permet de faire cohabiter le numérique et l’artisanal au sein de ses œuvres et de créer une déchirure entre le moderne et l’archaïque. Pour certaines de ses créations, Claude Mayrand utilise également un procédé particulier qui consiste à appliquer la peinture sur la toile, puis à la retirer en collant et en arrachant des bandes de duck tape. Cela laisse une trace visible du geste créateur dans l’œuvre finale.
L’exposition Portraits et déchirures présentera des tableaux exécutés essentiellement en 2016, ou à la fin 2015, et explorera le motif de la reprise : « J’ai produit une série de reproductions de la même image, du même portrait, sans cesse traité de manière différente. » L’exposition s’articulera autour d’une œuvre saisissante représentant une femme portant un masque à gaz, sur laquelle on peut lire « Monsanto Forever ». Selon Claude Mayrand, cette image amène un questionnement par rapport à l’artificialité de l’existence et véhicule un message politique fort sur l’angoisse du futur : « Cette œuvre sera reproduite en plusieurs exemplaires et s’opposera à une autre série de photos porteuses d’espoir et dégageant une certaine innocence. » En faisant cohabiter des tableaux aux ambiances contradictoires au sein de la même exposition, l’artiste amène le public à renouveler le regard qu’il pose sur une image.
Dès le 18 novembre, jour du vernissage, le public du Théâtre des Deux Rives aura l’occasion d’entrer dans l’univers urbain et éclectique de Claude Mayrand à travers la douzaine d’œuvres de l’exposition Portraits et déchirures.
www.facebook.com/claudemayrandart
Par Sara Thibault
30, boulevard du Séminaire N.,
Saint-Jean-sur-Richelieu, QC
J3B 5J4
Du lundi au samedi de 10 h à 18 h.