04/04/2022
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Par Francis Hébert. Le collectif Chansons rassembleuses (Nikamu Mamuitun), c’est la rencontre exceptionnelle d’artistes autochtones et allochtones qui viennent chanter leurs chansons originales dans un écrin de pop acoustique. Les langues s’emmêlent aussi : français, innu et atikamekw.
Cette belle idée regroupe huit chanteurs : Cédrik St-Onge, Karen Pinette-Fontaine, Chloé Lacasse, Scott-Pien Picard, Marcie, Ivan Boivin-Flamand, Joëlle Saint-Pierre, et Matiu. Nous avons joint ce dernier au téléphone afin qu’il nous explique la genèse de ce rassemblement. Le débit lent, Matiu raconte : « En 2016 ou 2017, c’est parti d’une idée d’Alan Côté, le grand chef du Festival en chanson de Petite-Vallée. Son rêve, c’était de mixer deux cultures. Il pensait à Florent Vollant et des artistes connus. Mais Florent a préféré réunir des jeunes de la relève. Je ne sais pas qui a fait le processus de sélection des huit artistes, mais je trouve que c’est une belle gang. Le projet a commencé par une résidence de création entre autochtones et allochtones. On s’est rassemblé à Petite-Vallée, une semaine ou deux, pour apprendre d’abord à se connaitre. C’était vraiment une rencontre entre deux cultures. Après cette résidence, il était prévu de faire un spectacle sur place. »
Matiu se remémore le déroulement du rassemblement. « Lors de la première réunion à Petite-Vallée, on s’est mis en cercle, on ne savait pas trop comment ça se passerait. On discutait. Chacun proposait des chansons. Ça s’est fait de manière naturelle, avec des jumelages. On demandait aux autres s’ils voulaient participer à une ébauche. Par exemple, il y avait Joëlle Saint-Pierre qui voulait raconter la vie de son grand-père. Elle joue du vibraphone, alors que moi je suis un gratteux de guitare ! Elle avait un air, un thème. J’ai eu de la misère à adapter mon style d’écriture pour que ça matche avec du vibraphone ! »
De ces cogitations sont nées une douzaine de chansons métissées. Ce qui ne devait durer que l’espace d’un été s’est prolongé. Le spectacle a reçu un accueil enthousiaste. D’autres représentations ont suivi. En mars 2022, un périple en Europe était même prévu mais est pour le moment repoussé.
En 2019, un cd voit le jour, réalisé par Réjean Bouchard et Kim Fontaine. Parmi les directeurs artistiques du disque se trouve l’auteur-compositeur-interprète gaspésien Guillaume Arsenault. On célèbre l’union des peuples, on conteste les préjugés, mais on n’oublie pas l’autodérision. Parmi les réussites, citons les chansons dont les titres parlent d’eux-mêmes : Deux miradors, Le blanc des yeux et Tout un village.
« Sur scène, il y a toujours une espèce de petite magie qui opère, plus que sur un disque, où tout est calculé carré. En spectacle, je ne te dirais pas que c’est de l’improvisation, mais c’est quelque chose d’autre… Il y a environ trois ans, on s’est revu pour une autre session de création, à Québec cette fois. Ce qu’on présente sur scène a beaucoup évolué par rapport au premier spectacle. Il y a certaines chansons qu’on ne fait plus. On en a ajouté d’autres. »
Le répertoire s’étoffe, avec toujours le désir de chanter pour rassembler : les foules, les peuples, les races.
Crédit photo : Alexandre Cotton
Nikamu Mamuitun
10 avril 2022 à 15 h 30
Salle Desjardins
Théâtre des Deux Rives
Aussi disponible en webdiffusion sur SPEC.TV
* Cette entrevue a initialement été publiée dans l'édition d'avril 2022 du magazine l'Entracte de la SPEC du Haut-Richelieu. Consultez l'intégral ici.
30, boulevard du Séminaire N.,
Saint-Jean-sur-Richelieu, QC
J3B 5J4
Du lundi au samedi de 10 h à 18 h.