06/03/2024

Quoi de neuf?

MUSE : Jouer avec les clichés

Par Marie-Pier Gagnon. Pour la première fois de sa carrière, Sophie Thibeault fait le saut dans le merveilleux univers du cirque contemporain en tant que metteure en scène et nous invite à découvrir MUSE, un spectacle où les clichés prennent vie pour être mieux détruits. Prêts à vivre l’expérience ?

Même si l’entrevue se déroule au téléphone, l’énergie et la passion qui animent Sophie Thibeault sont palpables. Entre deux réunions, la jeune maman nous accorde toute son attention pour parler de son autre bébé, MUSE. Cette production de FLIP Fabrique, la 10e de la célèbre équipe qui nous avait aussi donné le spectacle chouchou Blizzard, suscite la curiosité partout où elle passe, de Bagota à Édimbourg jusqu’à Vancouver.

Pourquoi ? Parce qu’elle est ancrée dans son temps. Mais encore ? Commençons par le début. Avec la pandémie qui empêche les artistes de se produire devant public et encore moins de voyager en 2021, Sophie Thibeault et son complice Maxime Robin possèdent une denrée rare : du temps. Ils se réunissent avec une distribution presque entièrement composée d’artistes québécois du cirque et commencent la création d’un spectacle.

« On avait plus de filles que de gars dans la distribution ce qui est différent de ce que l’on voit d’habitude. Nos filles étaient aussi très fortes, autant physiquement que par leur charisme alors que nos gars démontraient une hypersensibilité. Ça nous a inspirés pour parler d’égalité des sexes, du droit d’être qui l’on veut », explique madame Thibeault. Pour illustrer ce thème, ils ont donc bâti une histoire autour de deux clichés : le joueur de football et la ballerine.

Détruire les clichés

En prenant soin d’inverser les rôles. La force, c’est la femme. La délicatesse, c’est l’homme. Et tout ça, c’est imagé par des performances acrobatiques qui suscitent l’émerveillement grâce à des disciplines telles que le trapèze, la corde lisse, l’acrodanse, le cerceau, le hula-hoop et le trampo-mur. Les costumes occupent aussi une place de choix, représentant en quelque sorte cette quête identitaire traversée par nombre d’entre nous.


Visuellement, c’est beau. C’est léché. Le décor est toutefois minimaliste, laissant l’espace aux artistes pour s’exprimer. Les metteurs en scène ont plutôt fait le choix de jeux de lumière pour habiller la scène. « On joue beaucoup avec le clair-obscur, les jeux d’ombre. Le mur qui sert d’appui pour les performances de trampo-mur est d’ailleurs transparent, permettant de laisser passer la lumière. »

Musique et chansons

L’ambiance est complétée par un dernier élément extrêmement important : la musique. C’est le trio Orange Moon qui signe les pièces qui accompagnent les personnages et, fait rare, une chanteuse interprète sur scène les chansons. « Pour nous, c’est elle qui assure le lien intrinsèque entre la musique et les artistes. C’est le liant. C’est aussi une sorte de narratrice qui communique avec le public, mais qui aide aussi les personnages à devenir ce qu’ils veulent être. »

Un rôle central campé par Flavia Nascimento, une artiste d’origine brésilienne que les metteurs en scène ont choisie pour son énergie, la chaleur de sa voix et ce qu’elle dégage en tant que personne. « Un casting parfait », souligne la metteure en scène. Et la musique, doit-on préciser, se veut plutôt pop, ayant pour inspiration Beyonce et de la musique argentine. Le genre de mélange qu’il faut à tout prix entendre.

Finir dans la fête

D’ailleurs, lorsqu’on mentionnait que MUSE suscite la curiosité partout où elle passe, c’est aussi en raison de cette fraicheur qui se dégage de la production. « Oui, on parle de thèmes importants comme la quête identitaire, la charge mentale ou même le désir, mais ça tourne à la fête. On parle autant à ceux qui se posent des questions qu’à ceux qui ne s’en posent pas. C’est un spectacle qui est très bon pour les ados, mais qui rejoint aussi les parents », de dire fièrement Sophie Thibeault.

Une fierté qu’elle partage avec son co-metteur en scène, Maxime Robin. « Je n’aurais pas pu être mieux accompagnée. On se complète. Lui, ce sont les idées, l’intellectuel. Moi, c’est le mouvement, et en cirque tout part de la tête pour se rendre au corps. C’est parfait ainsi ! »

Muse
6 avril 2024 à 20 h
Salle Emma-Albany
Pôle culturel de Chambly

Photo Manuel Burriel

INFORMATIONS ET BILLETTERIE

Adresse

30, boulevard du Séminaire N.,
Saint-Jean-sur-Richelieu, QC
J3B 5J4

Heures de la billetterie

Du lundi au samedi de 10 h à 18 h.

Horaire des fêtes jusqu'au 24 décembre
Du lundi au dimanche de 10 h à 18 h.

Travaillez avec nous