07/10/2019
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Par Yves Mallette
Michel Boujenah avoue un attachement très fort au Québec qu’il visite depuis le milieu des années 80. Mais c’est la première fois qu’il se produira à l’extérieur de Montréal et de Québec, dans la cadre d’une véritable tournée, pour présenter sa dernière proposition comique : Ma vie encore plus rêvée.
Ce spectacle, Michel Boujenah le présente en Europe depuis cinq ans. D’abord intitulé Ma vie rêvée, il a été rebaptisé il y a deux ans. Il s’agit en fait de la mise à jour d’une version qui change au rythme des évènements.
« Je change, le monde autour de moi change, des évènements importants ne peuvent faire autrement que de rentrer dans le texte. Bref, mon écriture est vivante et le spectacle est en constante évolution. C’est d’autant plus facile de faire évoluer le texte que dans ce cas-ci, je suis à la fois l’acteur et l’auteur. Et j’avoue que les deux se disputent quelques fois », explique-t-il.
À l’origine, on avait proposé à l’humoriste de raconter sa vie sur scène. Jugeant qu’un tel spectacle pourrait être ennuyant, il a pensé que s’inventer une vie pourrait être beaucoup plus intéressant... et drôle. En somme, celui qui pense qu’on ne peut pas vivre sans ses rêves se permet de partager avec les gens son autobiographie rêvée.
« Tout part de choses vraies et tout ce que je dis est très sincère. Mais les histoires sont transformées. Par exemple, quand j’étais petit, j’aimais aller à la pêche, mais j’étais un très mauvais pêcheur. Dans mon spectacle, je raconte que quand j’allais à la pêche, les poissons sortaient la tête de l’eau pour demander de se faire pêcher par moi. Je dis qu’à dix ans, je réveillais mon père à quatre heures pour lui parler de la mort, mais je n’ai jamais réveillé mon père si tôt le matin. On peut faire sortir un tas de choses de la bouche d’un enfant de dix ans », dit celui qui a remporté un César pour le film culte Trois hommes et un couffin.
Parlant de l’époque de mai 68 alors que les féministes affirmaient que la libération sexuelle passait, entre autres, par le rejet du soutien-gorge, l’humoriste affirme qu’il était très impressionnant pour un jeune homme de seize ans de voir qu’en France, aucune femme ne portait de soutien-gorge. « Mais nous savons bien que ce ne sont pas toutes les femmes qui avaient jeté leur soutien-gorge. »
En naviguant ainsi dans sa propre fausse histoire, l’humoriste ne s’empêchera pas d’improviser : « J’aime beaucoup me mettre en danger. Je peux partir du rire particulier d’un spectateur ou d’un habillement et divaguer pendant un moment. Ce n’est jamais calculé, mais j’ai beaucoup de plaisir à faire ça. En même temps, c’est une autre façon de rendre le public captif. »
Je me souviens
Sommité de l’humour en France, Michel Boujenah aime profondément le Québec qu’il visite depuis une trentaine d’années : « Le Québec est le pays où on rit le plus. Le nombre d’humoristes qu’il y a ici, c’est incroyable. Et c’est le seul endroit au monde où il y a une école d’humoristes. Mais surtout, j’ai remarqué que vous savez rire de vous, ce qui est la preuve d’un peuple en bonne santé. »
La devise du Québec que le gouvernement Lévesque a fait inscrire sur les plaques d’immatriculation en 1978 est une des premières choses qui a agréablement étonné M. Boujenah lors d’une de ses premières visites : « Votre mémoire c’est votre survie et j’admire votre acharnement à vouloir préserver votre histoire. Je crois d’ailleurs qu’on ne peut pas se construire sans mémoire, et de voir Je me souviens inscrit sur vos plaques, j’ai trouvé cela extraordinaire. » Gageons que ce premier passage de Michel Boujenah en région sera mémorable, lui aussi.
www.michelboujenah.ca
Michel Boujenah
16 novembre 2019 à 20 h
Salle Desjardins
Théâtre des Deux Rives
Cette entrevue est tirée de l'édition de novembre du magazine l'Entracte!
30, boulevard du Séminaire N.,
Saint-Jean-sur-Richelieu, QC
J3B 5J4
Du lundi au samedi de 10 h à 18 h.