Par François Marchesseault. Melba est une artiste française originaire du département de la Drôme et installée aujourd’hui à Lyon. Elle déploie une musique francophone pop aux accents électroniques. Une musique sensible, énergique et tout aussi engagée.

L’autrice-compositrice-interprète, qui a fait paraitre un premier microalbum (Cœur combattant), en 2019, est passée par l’émission The Voice, en France, juste avant la pandémie. Une expérience qu’elle qualifie de particulière et dont, pendant un moment, elle retenait peu de choses positives : « Mais avec le temps, je suis très reconnaissante d’avoir pu vivre cet électrochoc. Ça m'a amenée à me remettre en question et à réfléchir profondément sur qui je suis artistiquement, parce que je ne le savais pas tellement quand j’ai participé à l’émission », raconte Melba. La crise sanitaire qui a suivi lui a alors permis d’entreprendre une introspection qui l’aide maintenant à comprendre son identité artistique.

Une identité et une présence scénique que l’on qualifie « d’irradiante » et de « magnétique ». Le temps et les rencontres ont amené la musicienne à s’affirmer sur scène et d’y monter avec une attitude assumée. Des qualités qu’elle a entre autres acquises en faisant la rencontre du public québécois : « Le Québec m’apprend à accepter d’être la personne expansive que je suis, entre mes chansons, et dans mes mélodies qui demandent de la voix. Il y a une mode de chanteurs et chanteuses chuchoteuses et réservées en France depuis quelques années, et je ne suis vraiment pas dans ce courant. »

Être soi-même, exister, s’affirmer, poing levé, pour ouvrir les esprits, les débats d’idées. Melba transporte tout ça dans ses chansons : « J’ai l’impression que je commence à avoir mes grands thèmes et que dans mes chansons, je tends souvent vers la résilience, le retour à la lumière, l’inclusivité, la dignité et l’estime de soi. L’amour aussi, bien sûr. » Mais rien ne la touche plus que la force collective. Comme elle l’écrit et le chante si bien dans sa pièce Amazones : « La rage aux dents / Cœur combattant / Nous sommes des reines / Jamais brisées / Le poing en l'air / Femmes de fer. » La force collective des femmes et de tous les humains.

Les textes de Melba ont la force de toucher droit au cœur tout en portant à la réflexion : « J’ai moi-même parfois du mal à m’accrocher au texte à la première écoute d’une chanson, mais c’est pour moi l’âme d’une chanson, son essence. Alors si quelqu’un y a trouvé de l’émotion, c’est mon plus grand bonheur. »

Melba arrive sur scène en trio avec Fanny Bouland aux percussions et Corentin Coirault aux claviers. Pour la chanteuse, « Fanny est une artiste incroyable qui vient de la scène punk, j’aime son énergie solaire et son jeu explosif ! Corentin, lui, c’est la force tranquille et joyeuse, il pause des grosses basses aux Moog et des trucs super rythmés à la main droite, c’est un genre de couteau suisse ! » Le trio apporte avec lui un allié à la console de son : « Sacha Besson, mon “assurance vie”, je sais qu’il va toujours faire sonner mes chansons, elles sont entre ses mains pour les oreilles du public et c’est tant mieux : il est magicien. »

Melba traverse l’Atlantique pour une tournée en sol québécois qui la mènera au Cabaret-Théâtre du Vieux-Saint-Jean. L’ambition absolue de la musicienne ? « Ce serait que les gens ressortent du spectacle avec l’envie d’être encore plus vivants qu’avant. »

Il faut donc prendre la route, sans hésiter, et aller attraper la palette d’émotions pop hautes en couleur de Melba. Vous en sortirez sans doute, vous aussi, le cœur combattant.