16/12/2019
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Par Yves Mallette
À 50 ans, Maxim Martin a atteint une certaine paix d’esprit qui lui permet de se familiariser avec les vertus du lâcher-prise. Et pourquoi ne pas exprimer ce sentiment de laisser-aller en intitulant son nouveau spectacle Fuck off ? Et c’est loin d’être un hasard si ce titre s’impose à travers les bruits de fond de la rectitude politique ambiante.
En fait, le 5e spectacle de l’humoriste aurait pu s’intituler « Et vogue la galère » ou encore « Advienne que pourra ». L’artiste aurait même pu avoir recours à la formule latine « Alea jacta est ». Tout cela pour dire que le Fuck off en question est loin d’être agressif.
« Le titre, ce n’est n’est pas Fuck you, confirme Maxim Martin. J’ai commencé à écrire ce spectacle alors qu’explosait le politiquement correct. Mais à un moment donné, quand tu patauges dans toutes les règles en te demandant de quoi tu peux rire, tu te tannes et tu dis fuck off. Il faut absolument que nous réapprenions à rire de nous et que nous luttions contre cette tendance à la victimisation qui devient de plus en plus généralisée. »
Voir Maxim Martin
M. Martin reconnait toutefois que cette vague du politiquement correct a imposé une certaine prise de conscience de la part des humoristes, mais pas au point de s’autocensurer à tout prix : « Des gars comme Mike Ward et Jean-François Mercier ne se sont pas dénaturés. Moi-même, avec mon type d’humour, j’ai bien aimé relever le défi de flirter avec les limites. Mais ça reste du Maxim Martin. Je ne changerai pas à cause d’une société qui semble devenir de plus en plus fragile. »
Critique sociale
Le lâcher-prise est donc le fondement de la nouvelle proposition artistique de Maxim Martin et c’est sous cet angle qu’il partagera comme d’habitude les anecdotes qui pigmentent sa vie. Il ne craint pas de rire de lui, ce qui lui permet de rire aussi des travers de la société sans rien enrober, ce qu’on remarquera, par exemple, en l’entendant comparer les différentes générations. Mais le ton sera différent.
« J’ai terminé ma crise d’adolescence et je ne suis plus toujours en panique. Ma vie a changé et ma vision est différente. Forcément, le discours change, mais je suis toujours aussi incisif et osé. Un show de Maxim Martin sans parler de cul n’est pas un show de Maxim Martin », laisse-t-il entendre.
En somme, l’humoriste pense avoir bien répondu au défi de se renouveler tout en préservant l’essentiel de ce qui a fait le personnage et il semble avoir trouvé l’exercice agréable : « En 30 ans de carrière, c’est mon expérience d’écriture favorite. » Notons qu’il compte toujours sur la collaboration de Julien Tapp aux textes et de Christian Viau à la mise en scène.
Ce cinquième spectacle se déroule sous le signe de la sobriété, sans décors extravagants ni éclairages spectaculaires. Du stand-up dans la plus pure tradition. « Je fais un retour aux sources; une simple fourgonnette est suffisante pour la tournée », dit celui qui était absent des planches depuis 2016. L’humoriste Frank Grenier occupe la scène en première partie tandis que M. Martin lui succède pendant une heure vingt, sans entracte. « Je ne suis pas friand des entractes. Je ne veux pas couper la soirée en deux. »
Maxim Martin se dit extrêmement heureux de retrouver son public : « J’ai beaucoup de plaisir sur scène et la soirée passe très vite. Je crois que le public a maintenant une image plus claire de moi. En tout cas, l’accueil des gens est très chaleureux. Je suis convaincu qu’il s’agit du meilleur spectacle que j’ai présenté jusqu’à maintenant. »
Cette entrevue a initialement été publiée dans l’édition de janvier 2020 du magazine l’Entracte.
Maxim Martin
17 janvier 2020 à 20 h
Cabaret-Théâtre du Vieux-Saint-Jean
Places réservées
30, boulevard du Séminaire N.,
Saint-Jean-sur-Richelieu, QC
J3B 5J4
Du lundi au samedi de 10 h à 18 h.