Par Valérie Legault. Est-il artiste, comédien ou humoriste ? Martin Perizzolo est un peu des trois à la fois, d’où le titre de son troisième spectacle solo, Dramatiste, qu’il présentera le 21 novembre au 164.

« Ça fait bientôt 30 ans que je fais ce métier, mais je suis entré dans ce milieu-là sans me présenter adéquatement, pense Martin Perizzolo. Je n’ai jamais vraiment installé mon style d’humour et je veux le faire adéquatement cette fois-ci. » Vaut mieux tard que jamais !

On peut interpréter le titre de son spectacle de plusieurs façons. Ce mot-valise décrit parfaitement l’humour de Martin Perizzolo. Celui qui s’est fait connaitre du grand public dans les publicités des Fromages d’ici, puis dans la populaire série Les beaux malaises, a le don de transformer des évènements dramatiques en histoires à se tordre de rire.

« Je suis humoriste, mais je suis davantage dramatiste, affirme-t-il. Mes gags naissent dans quelque chose de vraiment dur, avec des thèmes très lourds, tout en restant hyper drôles. » Malgré les airs de bouffon désabusé qu’il prend sur l’affiche du spectacle, « ce n’est pas du théâtre ! », assure-t-il.

L’humour est le résultat de la tragédie additionnée au temps. C’est sur ce proverbe bien connu chez les maitres américains du stand-up que Martin Perizzolo se base pour construire ses récits. « Les choses deviennent drôles avec la perspective du temps. Si j’entends une bonne blague sur un évènement tragique, je vais rire deux fois plus fort. »

Après la tournée de son deuxième one-man-show, écourtée par les nombreux confinements de la pandémie, Martin Perizzolo a rapidement repris la plume pour écrire de nouveaux gags. Outre l’un d’entre eux écrit avant cette période, tout le reste du spectacle est composé de nouveau matériel.

Martin Perizzolo s’inspire de tout pour écrire ses blagues, sauf des moments parfaits du quotidien qui pullulent sur les réseaux sociaux. Lui préfère bien mieux les tranches de vie plus sombres, comme celles qu’on préfère cacher de Facebook ou d’Instagram. « Les choses que je vis ou qui m’habitent constituent mes thèmes de prédilection. En général, la vie n’est pas facile ! Je n’invente rien. Tous les humoristes parlent de ce qu’ils vivent. Nous sommes les journalistes de la vraie vie. »

C’est exactement la formule qu’il appliquera devant public au 164. Ici, pas de morale ni de leçon à retenir. « J’ai déjà essayé d’inclure des messages et des réflexions dans mes textes. C’est quelque chose que je ne fais plus, car je n’aimais pas le résultat. Je sens que je les pousse trop. L’art doit rester pertinent. Mon but premier, c’est de faire rire. »

Martin Perizzolo emmènera Dramatiste aux quatre coins du Québec, dans de grandes comme de petites salles. « Le spectacle présenté en rodage à Saint-Jean-sur-Richelieu n’est pas à sous-estimer, au contraire. Les gens auront la chance de me découvrir sans filet, en contact direct avec le public. C’est beaucoup plus nerveux comme sensation. On sent beaucoup plus facilement le pouls de la salle. Comprendre le rythme du spectacle est très important, et c’est un exercice beaucoup plus complexe qu’on le pense ! »

« Cette étape représente le meilleur moment pour apprécier le talent d’un artiste. On a accès à toutes ses intentions et à son authenticité », assure Martin Perizzolo.