09/02/2025

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Mario Jean : Goûter aux imparfaits bonheurs
Page 44 Mario Jean crédit Camille Gladu Drouin

Par Yves Mallette. Dans son septième spectacle, Mario Jean parle des différentes choses de l’existence qui gâchent un peu le bonheur. Il dit aussi que c’est facile de se débarrasser de la petite roche dans le soulier. Autrement dit, les minimes imperfections du quotidien ne devraient pas nous empêcher d’être heureux. C’est ce qui explique le titre du spectacle Les imparfaits bonheurs… et autres tutti quanti de la vie.

« Je me suis rendu compte que c’est bien correct de rechercher le bonheur parfait, mais à un moment donné, il faut arrêter de le chercher et reconnaitre nos acquis tout en restant ouvert à tout. J’ai utilisé la conjonction “tutti quanti” dans mon titre parce que je trouvais ça beau. De plus, ça me fait paraitre intelligent », explique Mario Jean, le sourire dans la voix.

Ce membre de la cohorte de 1991 des diplômés de l’École nationale de l’humour illustre son propos en parlant de sa vie de couple qui pourrait être parfaite, si ce n’était de la ménopause et de l’andropause. Dans un autre numéro, l’humoriste raconte qu’au lieu d’avoir une liste de choses à faire d’ici à ce qu’il meure, il s’interroge sur les éléments qu’il devrait effacer de son quotidien pour être heureux le reste du temps. Il fait aussi le récit d’un séjour à l’urgence à la suite d’une blessure, ce qui lui a confirmé que, malgré un système de santé en pleine crise, on réussit à se faire soigner et à être bien traité.

Il parle également d’orientations sexuelles, de performances, d’immigration, des nouveaux parents, du corps qui se transforme en vieillissant, etc.


En évoquant des tranches de la vie quotidienne depuis le début de sa carrière, Mario Jean admet que des thèmes reviennent forcément au fil des ans. Mais il en parle différemment, car il s’inspire toujours de ce qu’il vit aujourd’hui, sans se dénaturer. C’est ce qui lui permet, croit-il, de rester pertinent et de continuer à évoluer dans son style d’humour.

« Ma réflexion s’inscrit dans la continuité de tout ce que j’ai écrit depuis le début de ma carrière. Je raconte ce que je vis. Alors, je n’aborderai pas des trucs de jeunes juste pour accrocher un public plus jeune. Le sexe, par exemple. Ça revient toujours. J’en parle encore, mais pour dire que j’en parle moins », dit M. Jean en s’esclaffant.

Ce qui n’empêche pas l’ajout de nouvelles idées. La mouvance des populations est d'ailleurs devenue l’objet d’un de ses numéros. L’immigration est en effet un thème qui l’interpelle beaucoup : « Je prends un grand détour pour en parler, mais il y a des gens qui sont tannés d’être exploités et qui sont malheureux chez eux. Ils veulent leur part de bonheur et ils pensent le trouver ici. Alors nous devons essayer de les aider. C’est un sujet sérieux, mais de la façon dont j’en parle, c’est très drôle », fait savoir celui qui a présenté son premier seul en scène il y a précisément 30 ans.

C’est effectivement très drôle, car Mario Jean n’a jamais entendu les gens rire autant à un de ses spectacles. Le vétéran humoriste semble même un peu surpris de l’ampleur de son succès alors que les salles sont toujours pleines et que le public est varié.

Celui qui a participé à de nombreux galas, joué dans des comédies et des dramatiques au petit et au grand écran, en plus d’animer des émissions de télévision et de radio, pense que ce succès repose sur le fait que les gens se sentent vraiment concernés par ce qu’il raconte : « Je parle au public de ce qu’il vit dans un style rassembleur, teinté de bonhomie et de gros bon sens. Personne n’a l'impression d'être agressé. Avec tout ce qui se passe, les gens ont besoin de décrocher, de s’amuser, de rire, de passer un bon moment. C’est ce que je leur offre. »

S’il faut en croire le principal intéressé, cette relation avec le public durera encore longtemps. En effet, même après 30 ans de carrière, la retraite n’est pas à l’agenda : « J’espérais faire ce métier-là pendant toute ma vie. Je ne voulais pas être un feu de paille et tomber rapidement dans l’oubli. Je n’ai jamais manqué de travail et j’ai encore autant de plaisir à faire ce métier. Actuellement, je promène mon spectacle solo et, en même temps, je termine ma participation dans la comédie Le père Noël est une ordure. Pour moi, c’est un pur bonheur. Je ne vois pas pourquoi j’arrêterais. »

Mario Jean
7 mars 2025 à 20 h
Salle Emma-Albani
Pôle culturel de Chambly

Photo Camille Gladu Drouin

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