15/04/2019
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Par Isabelle Laramée
Une région rarement vue au cinéma, une réalisation qui allie la fiction et le documentaire, un mélange d’acteurs professionnels et non professionnels, voilà l’essence de Mad Dog Labine. Un long métrage pas comme les autres dont le tournage a demandé un travail lui aussi atypique pour Jonathan Beaulieu-Cyr et Renaud Lessard qui signent l’ensemble de la production.
Sortie en salle le 5 avril, le premier long métrage de ce duo qu’on a connu avec des courts métrages attire l’attention des cinéphiles depuis qu’il a remporté le Grand Prix Focus Québec/Canada au Festival du nouveau cinéma en octobre dernier. Présenté en primeur lors du Festival du film de l’Outaouais à la fin mars, le docufiction prouve une chose : c’est parfois en sortant des conventions qu’on y trouve des regards qui méritent l’attention.
L’histoire est simple. Elle suit deux amies, Lindsay et Justine, alors que le petit village de Portage-du-Fort est délaissé par les hommes partis à la chasse. Les deux adolescentes, qui habitent leurs journées en volant des cannettes pour s’acheter des gratteux au dépanneur, remportent un gros lot de 10 000 $.
Le seul hic est qu’elles doivent alors trouver une personne de confiance, et surtout majeure, pour aller empocher le petit magot à leur place. « Autour de ça, on va à la rencontre des personnages et d’endroits dans l’univers de Lindsay », explique l’un des producteurs et scénaristes, Renaud Lessard, qui a fait appel aux acteurs Charlotte Aubin, Emmanuel Bilodeau, Catherine Brunet, Julianne Côté, Sarah-Jeanne Labrosse et Julien Poulin pour compléter la distribution.
Leur quête est entrecoupée par la narration de Pascal Beaulieu. C’est ce jeune homme dans une chaloupe de pêche qui fait office de lien. « Nous n’avions pas de rôle masculin, mais on a rapidement été conquis par Pascal Beaulieu, poursuit Renaud Lessard. On avait écrit un scénario pour lui, mais ce n’était pas aussi bon qu’au naturel. Il commente la vie à Pontiac et comment il prend sa place. »
Renaud Lessard et Jonathan Beaulieu-Cyr ont eu recours à d’autres acteurs non professionnels pour les rôles des deux jeunes filles. Si Zoé Audet (Justine) a rapidement été découverte lors du casting sauvage à l’école secondaire Sieur-de-Coulonge, Ève-Marie Martin a quant à elle été repêchée près de Gatineau où elle venait tout juste de s’établir. « Elle avait un petit accent à la tonalité différente, car elle a grandi dans des milieux d’expatriés, dit-il en parlant de la jeune femme qui étudiait alors dans une école de jeu. C’était parfait, puisque le spectre de la langue pontinoise est large et joue parfois entre les accents gaspésiens et franco-ontariens. »
Pontiac : au cœur de la démarche
L’idée de respecter l’aspect typique de la région de Pontiac est au cœur de la démarche des deux cinéastes qui ont grandi dans le Témiscamingue et en Outaouais. Si bien qu’ils s'y sont installés avec leurs carnets pendant trois mois pour écrire le film sur place. « C’était important de prendre en considération la voix des gens qu’on voulait représenter. D’éviter les lieux communs, les stéréotypes, et d’imposer notre vision », table celui qui a aussi travaillé en équipe avec les productrices Ariane Falardeau St-Amour et Fanny Forest.
« Pontiac est une région qui est, depuis longtemps, minée par le problème de développement économique, poursuit le cinéaste. Le développement s’est fait de l’autre côté de la rivière des Outaouais où a été construite la Transcanadienne. De s’y plonger a changé bien des choses. On avait construit le scénario sur l’impression que les filles voulaient partir, mais en parlant avec les jeunes on s’est vite rendu compte qu’elles ne le souhaitaient pas ! Sur la centaine de personnes interviewées, l’attachement était très fort à la région. On a donc adapté le scénario pour en faire un portrait plus réaliste. »
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