11/04/2025
Billetterie
1 888 443-3949Billetterie
1 888 443-394911/04/2025
Par Myreille B. C’est en passant plus d’une décennie à partager une planche coréenne dans divers numéros circassiens présentés dans plusieurs pays qu’ils sont devenus l’un des duos créatifs les plus éminents dans leur discipline. Les acrobates Maxime Laurin et Ugo Dario ont d’ailleurs été primés au Festival mondial du cirque de demain en France et à Youngstage en Suisse avec leur récente production Ghost Light.
Également cofondateur de Machine de cirque, Maxime Laurin raconte le choix mystique du titre du spectacle ainsi que la superstition qui entoure leur inspiration. « Dans chaque théâtre, il y a des fantômes. La veilleuse – aussi appelée la servante – est installée sur la scène afin de leur laisser une lueur pendant la nuit, laissant les vivants tranquilles le reste de la journée. C’est une vieille croyance qui existe notamment en Europe et en Amérique du Nord remontant à l’époque de Shakespeare, depuis son œuvre magistrale Macbeth. Ugo et moi aimons bien l’histoire qu’elle porte et nous l’avons utilisée pour raconter la nôtre. »
Selon la tradition, cette lueur nocturne veille sur les âmes errantes des lieux. Le tandem fantasmagorique apparait ainsi sur le plateau pour s’y produire le temps d’une nuit au théâtre, en clair-obscur. Cette lumière devient le fil conducteur dans le déroulement du spectacle, ainsi que le lien fragile entre la présence et l’absence, la chute ou l’envol, la vie et la mortalité.
Avec ce concept en tête, les virtuoses ont décidé d’approfondir le sujet et de pousser plus loin leur art. Maxime Laurin poursuit son récit. « Pour moi, en tant qu’artiste, même plus qu’acrobate, la planche coréenne symbolise beaucoup de choses. Elle est un appareil acrobatique de haute voltige normalement utilisée pour des moments spectaculaires. Pourtant, elle possède une force dramaturgique par l’effet du balancier, par son besoin incontournable de l’autre. Il y a beaucoup de symboles et c’est toute une histoire qui est racontée autour de cet objet. »
Le public assiste à un univers scénique épuré, où les complices se rencontrent dans un ballet à la fois acrobatique et poétique, d’une rare intensité. « Le spectacle revisite notre relation, selon la manière qu'on l’a vécue individuellement et c'est essentiellement basé autour de la planche coréenne, car on se connaissait mieux sur notre outil de travail qu’en dehors de la scène. C’est une situation très particulière. »
Dans le processus de création, les artistes ont voulu proposer des éléments novateurs. Déposée sur une base rotative, la planche prend une toute nouvelle dimension grâce à une collaboration avec le Centre de recherche, d’innovation et de transfert en arts du cirque (CRITAC). « On a travaillé avec eux pour concevoir cette plateforme. Ça ajoute une toute nouvelle perspective et permet d’obtenir différents angles de vue. »
Ils ont également peaufiné leur production en se dotant d’un système de sonorisation 7.1. « Nous avons même ajouté des micros à la planche coréenne afin de rapprocher le public de nos mouvements, de nos contacts sur la bascule. »
Les éclairages judicieux accentuent l’effet de suspension et de flottement, plongeant les spectateurs dans un univers presque onirique. Il réinvente le cirque dans une mise en scène qui touche autant par sa virtuosité que par son humanité.
Présentée dans de nombreuses salles à travers le monde, cette production ne laisse personne indifférent. À vous de le constater !
Machine de cirque30, boulevard du Séminaire N.,
Saint-Jean-sur-Richelieu, QC
J3B 5J4
Du lundi au samedi de 10 h à 18 h.