Par Francis Hébert. Luce Dufault arrive à Saint-Jean pour participer à un double plateau pour offrir un soir de scotch pas comme les autres. En lever de rideau, elle propose un condensé de sa tournée Dire combien je t’aime, son dernier album paru en 2020. Après l’entracte, Luce Dufault accueillera sur scène Joe Bocan, Marie Carmen et Marie Denise Pelletier le temps de participer à Pour une histoire d’un soir. Évènement exceptionnel, une exclusivité de la SPEC !

Née en Ontario, Luce Dufault compte près de trois décennies de carrière discographique ! Au téléphone, elle nous explique la genèse du projet qui l’amène chez nous : « Les productions Martin Leclerc ont eu l’idée de nous réunir. Ces trois magnifiques chanteuses, ma gang et moi, on a fait notre tournée pratiquement en même temps. En toute humilité, elles ont assez bien marché. Et là, on les boucle ensemble.

En plus du même producteur, nous avions aussi le même metteur en scène, Michel Poirier. En ce qui me concerne, Michel m’a apporté beaucoup de liberté, il a installé dans le show quelque chose dont j’avais vraiment besoin. Ce n’était pas pour me dire quoi faire, mais il arrivait avec des idées, et j’avais peur que ça ne me ressemble pas. Finalement, ça a été tout le contraire. Il est d’une sensibilité hallucinante. C’est un vrai amant de la musique et des mots. Il met tout ça en valeur. Il faut amener les nouvelles chansons vers le public, et qu’elles soient bien accueillies. Ce qui n’est pas évident. » Elle ne boude pas ses vieux succès pour autant.

En plus de ses musiciens réguliers (piano, guitares, basses), Luce a fait appel à un quatuor à cordes. « Je vais chanter plusieurs chansons de l’album Dire combien je t’aime, sur lequel il y a justement un quatuor, donc ça se prêtait bien à ça. Dans la deuxième partie, avec Pour une histoire d’un soir, je vais faire une participation, mais je ne serai pas partout. C’est leur show à elles. » Ce double plateau sera offert une ultime fois à la Maison symphonique de Montréal, cette fois avec l’OSM. Elle voit grand et semble frétiller d’impatience au bout du fil.

« On vit une période étrange dans la musique. À part Soirs de scotch, mes chansons ne tournent pas à la radio. C’est donc difficile de savoir ce que le public a aimé. Les disques ne se vendent plus, mais moi j’aime avoir un objet entre les mains : regarder la pochette, lire les paroles pendant que je découvre l’album dans l’ordre dans lequel il a été conçu. En tant qu’artiste, je sais qu’on ne garroche pas les chansons dans n’importe quel ordre… Il faut qu’elles puissent se côtoyer et se compléter sur le même disque. Mais en tant qu’auditrice, je découvre aussi de la musique sur les plateformes numériques. »

Luce évoque avec émotion les spectateurs qui vont voir son spectacle et qui connaissent déjà par cœur ses nouvelles chansons. « Moi je fais ce métier-là pour me retrouver le plus souvent possible sur scène. Je carbure au public, à cet échange-là. J’aime chanter, je peux faire ça toute seule en marchant dans le bois, mais je préfère devant un public qui le reçoit et que ça vient faire vibrer quelque chose en lui. »

Luce Dufault et Pour une histoire d’un soir
21 janvier 2024 à 15 h
Salle Desjardins
Théâtre des Deux Rives

Photo Jean-Charles Labarre