Par Francis Hébert. Préparez-vous à faire la fête et à danser avec le collectif québécois Lendemain de veille qui propose un explosif mélange de néo-trad, de chansonniers déconneurs, de rock, de pop, quelque part entre Mes Aïeux, La Bottine Souriante et une touche de Jim Corcoran avec une reprise du classique D’la bière au ciel.

En 2022, Lendemain de veille remportait une Félix à l’ADISQ dans la catégorie country. Visiblement, ce prix a amusé le chanteur et auteur-compositeur du groupe, Marc-André Rioux. Au téléphone, il nous confesse : « Nous autres, on ne s’est jamais identifié à rien, on ne s’est jamais posé de questions sur ce qu’était notre son. Mais sur le dernier album, on a un peu forcé la note country et ça nous a fait bien plaisir de nous retrouver dans cette catégorie. Je me rappelle, en 2009 ou 2010, le premier concours qu’on a fait, c’était aux Régates de Valleyfield. Ils ne savaient pas comment nous présenter. Le présentateur a trouvé l’expression rock agricole ! Ça nous allait bien, ça nous collait à la peau. On a beaucoup écouté de rock quand on était jeune. En show, on a une énergie rock avec un peu de trad et de country. »

Pour eux, tout a commencé en 2008 à Beauharnois, leur terroir : « On était tous des chums. On allait au secondaire ensemble. Mais en seize ans, plusieurs membres ont changé, il y a eu du mouvement. Des quatre membres originaux, il reste le batteur et moi. Les autres sont des amis qui se sont greffés. Au début, c’était juste pour s’amuser, pas pour devenir professionnels. Ça a été super long avant qu’on comprenne qu’il y avait quelque chose autour de ça, qu’on devait prendre ça au sérieux. Il commençait à y avoir tellement de dates de spectacles qu’il a fallu qu’on s’organise », lâche-t-il en rigolant.

Pendant des années, les quatre acolytes de Lendemain de veille ont sillonné le Québec avec des soirées endiablées. Ils reprenaient essentiellement les chansons des autres, les festifs refrains des boites à chansons. Pour se démarquer, ils ont un jour choisi d’interpréter des morceaux du chanteur acadien Cayouche, au point d’en graver sur disque un pot-pourri. Vers 2015, au détour d’une émission, on demande au groupe d’offrir du matériel original, et c’est Rioux qui s’y est mis, pour ne plus arrêter.

« On a décidé d’ajouter un cinquième membre au groupe, ça devenait une nécessité : le violon faisait partie de notre son. Ça a été dur à trouver ! » Il s’agit du Madelinot Danny Déraspe, le frère de Stéphane, le réalisateur des disques… Une histoire de famille, quoi !

« On a toujours été un band de bars. On ne pouvait pas ajouter de la mise en scène. Ça a toujours été notre énergie qui était mise de l’avant. Mais là, pour nous aider, on s’est forgé une petite mise en scène, naturellement, au fil des spectacles. Avant de monter sur scène, on se dit qu’on commence notre pièce de théâtre, comme si on rentrait dans nos personnages. »

Longtemps un groupe de reprises, Lendemain de veille apprécie que, désormais, la foule lui réclame ses propres compositions, pour que les veillées durent le plus tard possible. Comme si demain n’existait pas.