Par Véronique Daudelin. Le festival montréalais Cinemania, le plus important festival de films francophones en Amérique, présentera cette année sa 30e édition. Le film d'ouverture, Bergers, de Sophie Deraspe, sera également au programme du Ciné-club du Haut-Richelieu.

Du 6 au 17 novembre prochain, Cinemania battra son plein avec une programmation des plus diversifiées. Le festival présentera une centaine de titres issus de partout dans la francophonie, dont 70 longs-métrages de fiction ou documentaires, ainsi que des courts-métrages. Outre les films venus d'ailleurs, notamment de France, de Belgique et de Suisse, le cinéma québécois occupera encore une fois une place de choix dans la programmation. Une soirée complète sera dédiée aux courts-métrages québécois, et le festival sera inauguré par le très attendu Bergers, de Sophie Deraspe.

C'est la deuxième fois qu'un long-métrage de la réalisatrice québécoise se retrouve en ouverture de Cinemania ; son film Antigone ayant été présenté en préouverture du festival en 2019. Bergers est une adaptation du livre D'où viens-tu, berger ? une autofiction de l'auteur québécois Mathyas Lefebure, publiée chez Leméac en 2006. Il s'agit de l'histoire d'un jeune publicitaire de Montréal qui, assailli par un sentiment de vide intérieur, décide de tout quitter pour devenir berger en France. Entièrement tourné dans ce pays, le film est une coproduction franco-québécoise. Le choix était donc tout indiqué pour le festival. « On trouve qu'il y a ce côté collaboration transatlantique qui correspond précisément à la mission de Cinemania », affirme son directeur général et artistique Guilhem Caillard. Qui plus est, la France sera justement le pays mis à l'honneur pour cette édition 2024, succédant ainsi au Luxembourg et à la Suisse.

En collaboration avec Cinemania, le 27 novembre prochain, le Ciné-club du Haut-Richelieu présentera Bergers, non seulement pour le grand public mais aussi pour les étudiants du programme Arts, lettres et communication du Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu. « C'est un film à la fois très doux, très contemplatif, qui parle des désillusions du monde agricole. Le cinéma québécois est souvent connu pour des sujets difficiles ou lourds, mais avec un film comme Bergers, au contraire, on est plutôt dans la leçon de vie, dans quelque chose de joyeux et de positif. »

Depuis maintenant 30 ans, l'objectif de Cinemania est de proposer des films de qualité dans une grande variété de styles, faisant cohabiter les comédies populaires avec les films d'auteur. Au rayon des films inusités, est-ce qu'une tendance s'observe actuellement dans le cinéma francophone ? Selon Guilhem Caillard, oui ! « Il y a une vraie volonté de se préoccuper des questions de société, des questions d'ouverture. Il y a de plus en plus de diversité, qu'elle soit culturelle, raciale ou relative aux orientations sexuelles. Le cinéma francophone s'intéresse de plus en plus et de mieux en mieux au monde d'aujourd'hui et à son évolution. »

Cinemania demeure un festival qui s'adresse à l'ensemble des spectatrices et spectateurs, toutes générations confondues. Pour Guilhem Caillard, il s'agit d'un évènement familial de plus en plus populaire. « Je crois qu'il faut absolument que la jeunesse s'intéresse au cinéma francophone, de plus en plus, parce que c'est l'avenir et qu'il y a beaucoup de choses à offrir en francophonie. »