21/10/2019

Quoi de neuf?

Le discours de paix et d’ouverture de Premiere

Par Isabelle Laramée
C’est l’histoire d’une rencontre entre un chorégraphe juif, Elad Schechter, et une jeune danseuse musulmane, Rand Ziad Taha. Ensemble, ils défont les frontières de ces deux mondes dans l’œuvre Premiere présentée dans le cadre des Grands Rendez-vous artistiques, le 23 octobre au Cabaret-Théâtre du Vieux-Saint-Jean. Une conférence dansée aux visées unificatrices et au discours d’ouverture duquel émane une réflexion encore plus grande que l’œuvre.
Tout a commencé en 2018 dans les classes de la Jerusalem Academy of Music and Danse alors que le chorégraphe et fondateur de la compagnie c.a.t.a.m.o.n. Dance Group, qui a pour but de créer des dialogues entre les communautés de Jérusalem, a été invité à créer une chorégraphie avec les élèves. Parmi eux se trouvait la finissante Rand Ziad Taha. « Ça s’est passé très rapidement et j’ai voulu poursuivre le travail, raconte le chorégraphe. J’ai donc demandé à Rand de me rejoindre au studio pour continuer à développer le solo que nous avons présenté pour la première fois à l’extérieur au festival From Jaffa to Afrippas. »

Voir Premiere

C’est donc en plein cœur du grand marché de Mahané Yehuda à Jérusalem que Premiere a pris vie devant public. Un solo très personnel qui allie le texte et le mouvement avec beaucoup de recherches sur la relation entre la danseuse et le chorégraphe, entre la performance et le public et ultimement entre le chorégraphe et le public. La performance vise à révéler divers aspects de la culture arabe. Rand Ziad Taha joue avec les objets de son enfance, elle dépose un Walkman, un appareil photo Polaroid et un téléphone cellulaire. Elle converse même avec sa mère en direct et écoule une chanson d’amour algérienne. Même son costume évoque les couleurs du drapeau de la Palestine.
« On voulait créer une identification d’un danseur qui parle de sa vie personnelle dans sa propre langue, décortique le créateur, précisant que le texte a ensuite été traduit en langue neutre, soit l’anglais. La majorité des choses qu’elle fait, la musique qu'elle écoute et la conversation avec sa mère, sont très personnelles. C’est l’idée pour humaniser la culture arabe en relation avec un acte très personnel. »
Tous nés avec un corps
Premiere a volontairement été présentée à l’extérieur des salles de diffusion afin d’aller vers le public de Jérusalem Ouest. « Je dirais qu’on a eu un mélange de réception, dit l'Israélien. Le festival a été conçu avec des entrées gratuites, alors quelques-uns sont là pour le spectacle, d’autres ne font que passer et ne comprennent pas nécessairement le propos. Il faut savoir que 40 % de la population est arabe, alors que la majorité parle en Hébreux. On voulait leur donner de l’espoir. On n’essayait pas de dire si les gens agissaient correctement ou non. […] Mettre de l’avant la culture arabe n’est pas pour protester, mais pour partager des moments spéciaux. La danse est un véhicule idéal pour cela, car nous sommes tous nés avec un corps et on va mourir ainsi. C’est l’humain qui parle avec le corps. »
L’humain, dans sa globalité et non dans ses spécificités, est donc au centre du discours de l’œuvre qui sera présentée cet automne dans le cadre de Tangente à l’édifice Wilder à Montréal, après avoir été présentée à Tel-Aviv et à Québec. Des représentations sont aussi prévues en Californie et à New York en 2020. « On espère qu’à la fin de la journée les gens ressentiront qu’on est tous des humains, poursuit Elad Schetcher. Que la culture, la langue, le sexe ne sont pas ce qui nous définit, mais c’est le corps. »

Premiere
23 octobre 2019 à 19 h 30
Cabaret-Théâtre du Vieux-Saint-Jean
Places réservées

 

Cette entrevue est tirée de l'édition de novembre du magazine l'Entracte! 

 

 

 

 

 

 

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