Par Gilles Lévesque. « Il est où le bonheur, il est où ? », chante Christophe Maé. Voilà une question existentielle à laquelle tente de répondre l’humoriste Laurent Paquin dans le cadre de son 5e one-man-show intitulé Crocodile discret qu’il présentera au Théâtre des Deux Rives le 27 mars prochain.

Cet artiste aux multiples facettes, qui célébrera ses 30 ans de carrière l’été prochain, met à profit l’humour incisif, baveux et parfois cynique qu’on lui connait pour répondre à cette question « vaste et complexe dont la recette ne se trouve pas dans les livres », lance-t-il comme amorce à cette entrevue fort plaisante.

Mais il est où le bonheur, Laurent Paquin ? « Je n’ai pas la prétention de le savoir, mais je dirais dans une foule de petites choses qui nous font du bien au quotidien, croit l’humoriste de 53 ans. Certainement pas dans les dictons, les proverbes ou les phrases toutes faites qu’on entend pour nous remonter le moral. »

Vous aurez compris que c’est en misant sur l’absurde et les contradictions qu’il mène son enquête sur le bonheur une fois sur scène. Sachez par exemple qu’il n’est pas dans la nature. Il en tient pour preuve la présence d’écureuils apeurés qui courent dans toutes les directions comme s’ils étaient poursuivis par un gros méchant loup ayant la silhouette de Donald Trump ! En effet, comment peut-on être heureux en s’étourdissant de la sorte ?

« Lorsque je vais m’arrêter à Saint-Jean-sur-Richelieu, ce nouveau spectacle, en tenant compte de la période de rodage, aura déjà deux ans d’existence. Je devrais me rendre à 150 représentations d’ici la fin de 2025. Évidemment, je suis très content de la réponse du public. Même si tu es dans le métier depuis si longtemps, tu as toujours des appréhensions au début d’une nouvelle tournée. Pourtant, c’est le spectacle où j’entends le plus de rires dans la salle depuis mes débuts », confie ce résident du Vieux-Longueuil.

Celui qui dit avoir Yvon Deschamps comme source d’inspiration trouve son style plus direct et mieux défini. Ça lui fait d’ailleurs plaisir d’entendre qu’il a son propre ADN et que personne ne lui ressemble vraiment dans cette industrie fort congestionnée.

« C’est vrai qu’il y a beaucoup de nouveaux visages dans l’humour, mais j’aime ça, dit-il. Les jeunes amènent une belle compétition qui t’incite à te surpasser. Ça me rend fier d’entendre que je suis à mon tour une source d’inspiration pour eux. Comme vous le savez, des humoristes de ma génération, il y en a de moins en moins. Je sais qu’on fait du bien aux gens qui viennent nous entendre en ces temps troubles, et c’est très gratifiant. »

Comment expliquer une telle longévité sur la scène culturelle ? Sans même attendre une réponse de sa part, nous lui avançons l’idée qu’elle est sans doute attribuable à sa facilité d’adaptation à divers rôles qu’il n’est pas donné à tout le monde d’assumer.

Vous voulez des exemples ? Sachez qu’il a animé 21 galas d’humour, dont 15 de façon consécutive, ce qui est un record au Québec. On l’a entendu de façon régulière sur les ondes de la station radiophonique CKOI. C’est sans oublier son rôle dans la comédie musicale Chicago, l’écriture de livres pour enfants (Le petit Laurent illustré et Le Crocodile discret), et ses prestations au théâtre, notamment dans Demain matin, Montréal m’attend et Le Dîner de cons, dont il sera de nouveau de la distribution en mai et en juin.

Au fait, comment parvient-il à concilier travail et famille ? « J’y arrive en concevant mes horaires pour passer le plus de temps possible à la maison. À la demande de mes enfants (Albert et Lisa), il m’arrive de les emmener à mes spectacles », de conclure Laurent Paquin. De petits moments de bonheur qui le rendent très heureux, convient-il !

Laurent Paquin
27 mars 2025 à 20 h
Salle Desjardins
Théâtre des Deux Rives

Photo Frame Montréal