Par François Marchesseault. La musique pop anglophone de Julyan a un puissant pouvoir addictif : à la première écoute, elle parvient souvent à nous accrocher une mélodie dans la tête, nous faire bouger un pied ou… tout le corps ! À la rencontre d’un habile créateur de chansons.

Au moment de parler à Julyan, son premier album complet intitulé Future Lovers (paru le 23 septembre) n’était toujours pas sorti. Quelques morceaux étaient disponibles pour écoute depuis quelque temps, dont la magnifique et nostalgique 1999. Une pièce savamment composée : après le premier couplet, j’étais conquis. Un don pour la mélodie, Julyan ? « C’est quelque chose qui me vient naturellement. Ça m’arrive souvent en dormant. Je rêve à des mélodies et quand je me réveille j’ai mon cellulaire pas loin, je le prends, je fredonne le plus de choses dont je me souviens et je l’enregistre », raconte-t-il.

Le musicien aime quand une chanson le garde captif. Alors même dans ses balades, il tente de demeurer le plus divertissant possible pour l’auditeur.

Après un premier microalbum homonyme paru en 2020 (nommé pour un prix GAMIQ), le voilà qui arrive avec Future Lovers, un disque de 12 titres : « Mon album parle beaucoup de mes expériences, des relations humaines, de quêtes identitaires. Je crois que l’on évolue beaucoup en étant en relation avec d’autres gens. » Un disque où il est question de ruptures et de relations nouvelles. Future Lovers, amours futures, intimes et personnelles, tout autant que l’amour qui naitra immanquablement avec un nouveau public.

La musique de Julyan a le pouvoir de charmer, certes, mais elle ne laisse pas seulement son groove dansant imprégner le corps de l’auditeur, mais tout autant celui de son compositeur. Dans la plupart de ses vidéoclips, Julyan se laisse aller à la danse : « J’aime danser pour le fun, j’ai toujours aimé bouger. Mais je ne me considère vraiment pas comme un danseur ». Et pourtant, la dégaine, la fluidité dans le mouvement, il faut le voir se déhancher dans le clip de l’excellente Piña Colada. « Ç’a vraiment été l’expérience la plus concrète avec la danse. On avait une chorégraphie à apprendre. J’ai suivi des cours de danse pour la première fois de ma vie avec une chorégraphe pour qu’elle m’apprenne un petit peu les bases. J’ai travaillé avec de vrais artistes en danse qui étaient ultra talentueux. »

Pour la tournée de Future Lovers, Julyan se trouve au-devant de la scène, à la guitare et au chant, entouré de deux voix féminines (les choristes Marie-Claire Linteau et Marie-Neiges Harvey) et une masculine (Arthur Bourdon, aussi batteur et percussionniste). Une formation minimaliste pour faire jaillir des extravagances pop, un peu à la manière d’un Tiny Desk Concert, la série de spectacles créée par la chaine américaine NPR. « Je me suis inspiré de ça pour faire quelque chose qui soit vraiment intime, vraiment minimaliste, mais en même temps qui groove, qui soit très musical. »

Une démarche artistique empreinte des nombreuses rencontres et collaborations qui jonchent le parcours de l’artiste également producteur, compositeur et arrangeur, entre autres pour Patrice Michaud, Pierre Lapointe et Hubert Lenoir. Des tournées avec son groupe The Seasons, aussi. « J’ai la chance d’avoir un bagage, ç’a construit l’artiste et la personne que je suis aujourd’hui. C’est impossible de dire combien c’est présent comme influence. »

Impossible, mais c’est certes là, dans chaque refrain et chaque mélodie qui énergisent et restent en nous, longtemps après l’écoute. Avertissement : Julyan débarque aux Jeudis shows avec... de nombreux vers d’oreille dans sa valise !