09/09/2019
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Par Yves Mallette
Dans son troisième solo intitulé En cachette, Jean-François Mercier a choisi de présenter des thèmes plus personnels, plus humains, voire sérieux, mais dans le style qui lui est propre, ce qui se transforme en choses drôles... à la grande surprise du principal intéressé.
« J’avais le goût d’essayer des affaires avec des sujets aujourd'hui considérés comme délicats. Des sujets peut-être moins drôles, mais intéressants quand même. J’ai présenté ça à quelques endroits un peu comme dans un laboratoire. Je ne m’attendais pas à ce que le public rie autant. J’ai alors constaté que j’avais un nouveau show », explique M. Mercier en parlant de la genèse de son spectacle.
Et comme il faut s’y prendre deux ans à l’avance pour réserver les grandes salles, l’humoriste a choisi de présenter son spectacle tout de suite, quitte à le faire dans de petites salles. Un peu comme… en cachette.
Mais le titre du spectacle a aussi un rapport avec le contenu. Il aborde des sujets dont on discute pratiquement en cachette aujourd’hui alors que, selon M. Mercier, le monde est présenté comme il devrait être au lieu d’être présenté comme il est vraiment. « Un malentendant n’entend pas moins qu’un sourd », illustre-t-il. On peut deviner que pour l’ancien King de V, l’heure de la rectitude n’a pas sonné.
Il prévient tout de même les gens qu’il est important de comprendre la notion du premier et du second degré : « Certains viennent à des spectacles d’humour en ayant plus le goût d’être en tabarnak que de rire. Ils prennent les blagues au pied de la lettre et s’offusquent ensuite dans les médias sociaux. On dirait que l’humour est devenu une problématique. À mon avis, l’humour fait davantage partie de la solution. Souvent, ce sont de petits groupes qui se mettent à chialer et on leur donne raison. Par exemple, certains voyaient Slàv comme une démarche raciste. Robert Lepage raciste ? Franchement ! Mais on a arrêté de présenter la pièce. »
On aura compris que Jean-François Mercier, même s’il avoue faire un peu plus attention, n’en a que faire des âmes souffreteuses et dit ce qu’il a à dire à sa façon. Et ce n’est pas à cause d’une éventuelle controverse qu’il croyait, au départ, que son matériel n’était pas le plus drôle. C’est plutôt à cause des thèmes abordés.
Il causera notamment de suicide, un sujet délicat s’il en est un : « La première fois que j’ai parlé de suicide, je ne voulais pas être drôle, mais les gens étaient crampés dans la salle. » Il parle aussi de ses préoccupations qui changent en vieillissant et de la peur d’être « fini ».
« Il y a plein d’affaires dans ce show-là. Pour une grande partie, c’est très personnel et humain », ajoutant que tous les numéros ont une écriture différente et qu’il vise constamment un équilibre entre les numéros plus intellectuels et ceux plus « organiques ». Il parlera également de féminisme, mais du point de vue d’un homme qui aime les femmes, non d’un misogyne, précise-t-il.
En entrevue Jean-François Mercier est beaucoup plus nuancé que son personnage de scène colérique et cru, dont il est un peu prisonnier. « Il y a des traits de moi-même que j’ai fortement exagéré pour créer ce personnage. Avec Le gros cave, j’apportais quelque chose d’artistique, mais maintenant je suis pris avec ça et ça ne disparaitra jamais. C’est comme les musiciens qui n’ont pas le choix de présenter chaque soir leurs plus gros succès. C’est ce que les gens demandent. Ça ne m’empêche pas d’essayer de les surprendre d’une fois à l’autre », conclut celui qui dit s’adresser avant tout au « vrai monde qui veut encore rire et s’amuser. »
Jean-François Mercier
24 avril 2021 - 19 h
Pôle culturel de Chambly
Cet article a été publié dans l’édition de septembre 2019 du magazine l’Entracte!
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