14/11/2023

Quoi de neuf?

Frédéric Blanchette : Rire des travers de société

Par Marie-Pier Gagnon. Auteur, acteur et metteur en scène, Frédéric Blanchette, que l’on a entre autres pu voir dans Plan B et Les Beaux Malaises, possède une feuille de route impressionnante. Ce mois-ci, il prend quelques minutes pour nous parler d’une pièce qu’il affectionne tout particulièrement et dans lequel il tient la vedette avec Vincent Leclerc et Lauren Hartley : Ulster American.

Primée et écrite par le dramaturge de renommée internationale David Ireland, Ulster American est une comédie noire présentée pour la première fois en 2018 en Écosse et qui s’intéresse à des thèmes tels que l’identité culturelle et le mansplaining (expliquer de façon condescendante à une femme ce qu’elle sait déjà). Très actuelle, elle pousse le public à rire, à rire jaune bien souvent, et à réfléchir.

Une première version québécoise 

Au Québec, c’est au metteur en scène Maxime Denommée que l’on doit la première version francophone. Un bijou de production présenté en plein cœur de la pandémie et qui revient le temps d’une nouvelle tournée qui s’arrêtera au Théâtre des Deux Rives le 17 décembre.

L’histoire nous invite à suivre une rencontre entre trois protagonistes, soit une dramaturge irlandaise en pleine ascension (Lauren Hartley), un acteur oscarisé légèrement sur le déclin (Vincent Leclerc) et un metteur en scène anglais (Frédéric Blanchette). On les rencontre le soir précédant le début des répétitions de leur nouveau projet commun.

« Mon personnage est un homme qui est un brin amer, qui a des ambitions claires et qui est prêt à beaucoup de courbettes pour les réaliser. Disons que sa carrière n’est peut-être pas ce qu’il aurait souhaité et qu’il aspire à plus grand. C’est lui qui réussit le coup fumant de faire venir un acteur oscarisé dans son théâtre », résume Frédéric Blanchette.

Mais voilà. Trois personnages aussi différents et surtout aux idées bien arrêtées peuvent difficilement s’entendre sur la direction à suivre. « C’est un triangle identitaire assez explosif. Imaginez où ça peut mener si on pousse les batailles de point de vue jusqu’au bout. Ça ne peut pas bien finir ! »

Le pouvoir des mots

En toute honnêteté, celui qui est également enseignant au Conservatoire de Montréal confie avoir accepté le rôle sans même lire une ligne de la pièce. Le simple fait de retrouver son bon ami Maxime Denommée était suffisant pour le convaincre de se prêter au jeu. Puis, il a lu le texte.

« Ç’a été pour moi un grand coup de cœur. C’est extrêmement bien écrit. Le texte est implacable. C’est drôle, très drôle même. L’auteur s’est permis de rire de choses dont on ne devrait pas rire normalement. Ça permet de dédramatiser et je dirais même que ça a un effet presque thérapeutique ! »

Au Québec, la traduction signée François Archambault a reçu des critiques très positives de plusieurs médias. Dans sa version originale, la pièce a permis à son auteur de remporter plusieurs trophées, dont le prestigieux Critics’ Awards for Theater in Scotland. « C’est une œuvre qui fait du bien à jouer et à recevoir », de résumer le comédien.


Bien entouré sur scène

Pour l’accompagner dans cette aventure, Frédéric Blanchette est bien entouré par Lauren Hartley et Vincent Leclerc. Si ce dernier est principalement connu du grand public pour son interprétation de Séraphin, madame Hartley est un nouveau visage que le comédien s’est lui-même plu à découvrir. Pour moi, c’est une super belle rencontre. Lauren est une jeune actrice avec un aplomb étonnant », souligne Frédéric. Il faut dire que ce dernier s’y connait en talent. En tant que metteur en scène, il a dirigé de grands noms sur des productions comme Les Voisins de Louis Saïa et Claude Meunier ou encore Le paradis à la fin de vos jours de Michel Tremblay.

« Pendant longtemps, c’était surtout au metteur en scène que les gens faisaient appel. Mais quand le jeu est revenu dans ma vie, ç’a vraiment été un grand bonheur. Le fait d’être dirigé fait en sorte que j’ai toute la liberté d’être juste un interprète, et ça, c’est une grande joie ! », de conclure l’artiste.

Comédie satirique. Texte : David Ireland. Traduction : François Archambault. Mise en scène : Maxime Denommée. Interprétation : Frédéric Blanchette, Lauren Hartley et Vincent Leclerc. Photo : Richmond Lam. Production : La Manufacture. Durée : 1 h 35, sans entracte.

Ulster American
17 décembre 2023 à 15 h 30
Salle Desjardins
Théâtre des Deux Rives

Photo : Dominique Desmarais

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