Par Myreille B. Une nouvelle génération de musiciens country gagne en popularité au Québec. Parmi eux, Francis Degrandpré s’est rapidement démarqué. Depuis sa participation à la téléréalité La Voix en 2020, l’artiste connait une ascension fulgurante, remportant plusieurs prix prestigieux tant au Gala country qu’au Gala de l’ADISQ.

Figure montante de la scène new country québécoise, l’auteur-compositeur-interprète lançait en septembre dernier son deuxième opus, Se laisser aller. Comme le suggère le titre, Francis a troqué ses uniformes de pompier et d’agent correctionnel pour celui de chanteur country. Il raconte ce passage atypique et son choix artistique :« J’ai été pompier pendant huit ans et agent correctionnel dans une prison. En fait, j’avais deux emplois. En tant que pompier, j’ai donné ma démission en 2021. Ayant plus de flexibilité d’horaire comme agent correctionnel, j’ai pris un congé sans solde jusqu’en décembre 2024. » Son plus cher désir est maintenant de se consacrer à sa nouvelle carrière et de performer sur scène.

Francis a vécu ces quatre dernières années à un rythme effréné. « Je ne te cacherai pas qu’à ma sortie de La Voix plusieurs personnes voulaient travailler avec moi. De mon côté, je me demandais si ça me tentait vraiment d’embarquer là-dedans. Ça coûte des sous, je me posais des questions. J’avais le choix, alors j’ai jasé avec plusieurs maisons de disques. » Une de ses bonnes amies, Laurence St-Martin, était déjà en production et en gérance avec Véronique Labbé. « Véronique y croyait tellement que j’ai fini par y croire moi aussi et par faire le grand saut ! »

Enthousiaste, il poursuit son épopée « En deux ans et demi, ça a explosé ! En mai 2022, c’était mon premier spectacle à vie. Depuis, j’en ai fait plus de 120. Au début, Véronique m’a énormément aidé, j’étais confronté à des grosses salles et j’étais tellement stressé. Mon plus gros stress était “est-ce qu’on va vendre des billets ?”  Maintenant, ça va très bien et j’ai juste hâte de monter sur scène. Les gens sont au rendez-vous, je suis de plus en plus à l’aise et c’est la chose que j’aime le plus faire aujourd’hui. »

Francis Degrandpré repart sillonner les routes du Québec dans une production alliant des sonorités modernes aux racines profondes du country. D’où lui vient cet attrait pour ce style musical ? « Je joue de la guitare depuis que j’ai 13 ans et, en fait, j’ai toujours chanté. Je chantais surtout en anglais. Pour mon album, je me demandais si j’allais le faire en anglais ou en français. J'avais découvert ce qui se faisait aux États-Unis, le new country américain de Marck Warren et de Brett Young. (…) » Il se lance donc dans l’écriture de chansons, paroles et musique. Il poursuit  « Je me suis dit que ce serait le fun d’avoir ce son-là, mais avec notre langue française. J’ai décidé d’utiliser le français dans mon slang (argot) à moi avec un peu d’anglicismes. On s’entend que les thèmes qui se rattachent à la chasse, la pêche, le bois, prendre une bière avec ses chums, ce sont des thèmes qui vont bien avec le country et c’est vraiment ce que je vis. Alors, je ne peux pas être plus vrai que ça ! »

En spectacle, il présente des titres issus de son premier album, Soir de quai, qui a reçu des critiques élogieuses, notamment pour Colorado et Ta toune préférée, ainsi que les chansons de son nouvel album. Sans oublier, bien sûr, les auteurs américains qui l’ont inspiré ces dernières années.

Le gars charismatique des îles de Sorel, originaire de Berthierville, livre une performance énergique sur scène, une énergie brute. « Nous, dans notre petit patelin, on dit que je suis un gars des îles. J’en parle dans mes chansons. Aussitôt que j’ai un peu de temps libre, je vais à la chasse ou à la pêche. Durant la pandémie, je me suis acheté un chalet. » C’est son refuge, là où il partage des moments précieux avec ses amis et en famille.

Francis sera de passage au Cabaret-Théâtre du Vieux-Saint-Jean le 8 février. Il termine l’entrevue sur un ton enjoué : « C’est une première pour moi à Saint-Jean et c’est presque déjà plein ! » En moins de trois ans, il est passé de l’ami qui chante au bord du feu à un artiste accompli qui fait lever les foules aux quatre coins de la province. Un spectacle à voir avec des chums de filles et de gars !

Photo Cédric Fortin