Par Isabelle Laramée. La 38e édition du Festival international de cinéma Vues d’Afrique sera offerte à la fois en ligne sur tv5unis.ca du 26 au 31 mars et en salle à la Cinémathèque québécoise du 1er au 10 avril. Une occasion de découvrir les grandes tendances de ce cinéma en effervescence, souligne l’actrice française d’origine africaine Aïssa Maïga, co-porte-parole de cette année aux côtés du producteur et associé à l’agence Sid Lee, Richard Jean-Baptiste.

« Il y a une nouvelle génération qui émerge dans plusieurs pays d’Afrique et qui est connectée aussi avec la diaspora », note l’actrice au parcours très populaire en France. On a pu la voir dans Les poupées russes de Cédric Klapisch, Caché de Michael Heneke et Je vais bien, ne t’en fais pas de Philippe Lioret. Celle qui a remporté le César du meilleur espoir féminin, grâce au film Bamako en 2007, souligne qu’il y a de nombreuses initiatives privées en Afrique de l’Ouest, notamment au Sénégal, qui dynamisent le secteur de la création cinématographique.

Elle cite en exemple les programmes de formation pour producteurs et réalisateurs d’Omal Sall à Dakar depuis 2013 et le Kourtagé qui a d’abord été initié en France et qui propose des stages pour les jeunes des quartiers populaires. « Il y a de plus en plus d’écoles de cinéma où les gens peuvent se former, mais il manque toutefois un accès à la formation de niveau supérieur », précise celle qui sera de passage à Montréal dans le cadre du festival, notamment pour y présenter son film Marcher sur l’eau qui traite des difficultés vécues en raison du réchauffement climatique en Afrique.

Tous ces projets contribuent grandement au rayonnement du cinéma africain. À l’extérieur du territoire, certains enjeux persistent, souligne Mme Maïga qui, même si elle ne souhaite pas s’engager dans le débat et le discours politique, affirme « qu’en France la discrimination raciale est encore un énorme problème. Il y a des avancées, on ne peut pas dire que ça ne va nulle part. Mais il ne faut pas non plus se voiler la face. »

Des œuvres inédites au programme
La soirée inaugurale du Festival international de cinéma Vues d’Afrique se déroulera sous le signe du Maroc et célébrera le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Canada et ce pays. Ce sera l’occasion d’assister en première nord-américaine à la projection de Haut et fort, le plus récent film de Nabil Ayouch.

La programmation inclura également des œuvres inédites telles L’empire du silence, documentaire choc de Thierry Michel, cinéaste belge spécialiste de l’histoire de l’Afrique centrale; Les trois lascars de Boubakar Diallo du Burkina Faso, réputée meilleure comédie de l’année; La femme du fossoyeur du cinéaste somalien Khadar Ayderus Ahmed, Grand Prix du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou sera aussi présenté en vedette; de même que Twist à Bamako de Robert Guédiguian.

Outre les projections de films, le Festival propose des débats et des colloques. La section Relève est proposée pour aider les jeunes cinéastes d’un premier film.

L’ensemble de la programmation est dévoilé ce 15 mars 2022. Pour plus d’informations, visitez le vuesdafrique.org.

* Cette entrevue a initialement été publiée dans l'édition d'avril 2022 du magazine l'Entracte de la SPEC du Haut-Richelieu. Consultez l'intégral ici.