Par Yves Mallette. Eve Côté s’est familiarisée avec la scène en faisant la première partie du spectacle de Lise Dion pendant deux ans avant d’enchainer six ans de tournée auprès de Marie-Lyne Joncas au sein des Grandes Crues. Prête à vivre l’expérience de la scène en solo, elle a voulu commencer par le commencement en faisant connaitre le côté Eve de l’affaire.

Alors qu’on questionnait Philippe Lellouche à propos du titre anglais de son spectacle, l’humoriste français déclarait à La Presse : « Tout le monde se fout royalement des titres des one-man-shows. On ne dit pas je suis allé voir Stand Alone, on dit je suis allé voir Philippe Lellouche. »

Pour Eve Côté, qu’on parle de son titre ou qu’on parle d’elle-même, il n’y a aucune ambiguïté : « J’adore le titre Côté Eve. Ça dit tout. Je veux vraiment parler de moi, raconter d’où je viens, avec qui j’ai grandi, etc. C’est beaucoup plus personnel que dans le contexte des Grandes Crues. »

La genèse d’une humoriste

Eve Côté n’échappe donc pas à la prédilection biographique des premiers spectacles d’humour : « Je propose une sorte d’immersion en sol gaspésien. Je parle des expériences vécues qui ont fait en sorte que je suis devenue Eve Côté. Je raconte dans quel milieu je suis venue au monde, dans quel genre de famille j’ai été élevée. Je fais connaitre cette famille et cet entourage qui ont défini mon identité et mes valeurs. »

Entre autres sujets, elle parle de la période au cours de laquelle elle accompagnait son père dans sa « run de pain », lui qui livrait à domicile du pain Gailuron ainsi que les gourmandises sucrées de la pâtisserie Vachon. La trentenaire raconte aussi quelques anecdotes reliées à ses années au Cégep de Gaspé, à ses sorties bien arrosées et à son expérience de joueuse de hockey, sans oublier les histoires pittoresques rattachées à ses tantes et à sa grand-mère.

S’exprimant sans aucune réserve ni contrainte, Eve Côté assume pleinement son langage cru et ses nombreuses références à ce qui se trouve « dans le bas du corps ». Elle reconnait un parler-vrai décomplexé qui s’accorde très bien à un humour franc.

L’humoriste affirme que son côté raconteuse ressort beaucoup dans ce spectacle qui n’est pourtant pas du stand-up classique avec un tabouret et une bouteille d’eau.

En effet, celle qui a gradué de l’École nationale de l’humour en 2014 ne se contente pas de réciter une série de monologues. Elle livre des numéros de performance : « Je me suis inspirée de l’époque des cabarets des années 50 et 60. Alors je pousse la chansonnette à quelques reprises et je danse à la claquette. » Mme Côté signale que la mise en scène réalisée par Joël Legendre est très élaborée, avec une série de tableaux qui révèlent différentes ambiances. Notons au passage qu’Eve Côté et son frère Jean-Michel ont écrit les textes avec la collaboration de Danis Durocher et Jean-Christian Bonneau.

L’ex-Grande Crue est vraiment contente du solo qu’elle trimballe depuis 2023. Elle a célébré sa 150e représentation il y a quelque temps, à la mi-avril. « Je touche du bois, ça se passe très bien. Ça signifie que les gens apprécient Côté Eve et j’ai beaucoup de plaisir à présenter mon spectacle un peu partout au Québec. C’est comme si je rêvais tout éveillée. J’en profite et je savoure chaque instant sur la scène », fait savoir Mme Côté qui pense poursuivre ce premier opus au moins jusqu’à la fin de 2025.

Précisons que ce n’est pas seulement sur scène que l’humoriste vit un rêve. On la voit à la télévision et on l’entend à la radio, sans compter son expérience à l’animation du gala Les Olivier. Elle a même été une des personnalités invitées à présenter son univers musical à l’émission En direct de l’univers, le plus grand moment de sa carrière, dit celle qui avoue traverser une très belle période.

Bref, Eve Côté est très satisfaite du chemin parcouru jusqu’à maintenant : « J’ai pas mal coché toutes les cases de la liste que j’avais dressée à ma sortie de l’École de l’humour il y a dix ans. » Mais l’humoriste originaire de la Gaspésie n’a pas l’intention de s’asseoir sur ses lauriers pour autant. Elle compte en effet profiter d’une petite pause estivale pour recommencer à écrire en prévision d’un deuxième spectacle solo.

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