25/01/2016

Quoi de neuf?

Entrevue | Stanley Péan: ce jazz d'ici

L'animateur et écrivain Stanley Péan nous invite au voyage avec une conférence musicale autour de l'histoire du jazz québécois, d'Oscar Petterson à UZEB. Aux propos du conférencier répondront sur les planches les notes des musiciens.

Depuis plus d'un quart de siècle, Stanley Péan arpente ses passions pour la musique et l'écriture. On lui doit des romans, des nouvelles, des articles de journaux. Il est également animateur à Espace musique de l’émission Quand le jazz est là. «Ces nouvelles conférences sont les deuxièmes d'une série commandée par le Conseil québécois de la musique. En 2012, pour les Grands rendez-vous de la musique, on m'avait demandé de faire un résumé de l'histoire du jazz avec des musiciens québécois pour illustrer mes propos sur scène. On l'a tourné un peu partout au Québec. Puis au printemps dernier, on a voulu faire la suite: comment le jazz s'est développé au Québec.» Cette fois-ci, il s'agit donc bien du jazz québécois, avec ses artisans d'ici. Parmi les maîtres que nous avons, Péan cite volontiers Oscar Petterson, «un montréalais qui a écrit Hymn to Freedom, qui est devenu un standard joué partout sur la planète». La pianiste Lorraine Desmarais a aussi les faveurs de l'animateur, il qualifie sa place de «monumentale», en citant comme exemple l'album Love. (2002).

«Pour ce nouveau projet, je me suis tourné vers Guillaume Martineau, la révélation jazz de Radio-Canada cette année. Je lui ai demandé de monter un groupe, avec lui au clavier/piano, une chanteuse, un saxophoniste, un guitariste, un batteur et une basse/contrebasse. On arrive dans les années fusion, avec UZEB notamment. J'ai regardé ses choix, et on a établi le groupe ensemble. Ce sont de jeunes musiciens.» Et la place de l'improvisation dans ces conférences jazzées? «Je ne lirai pas, mais j'ai un texte à partir duquel je travaille. C'est mon filet. Je raconte une histoire: comment le jazz, cette musique américaine qui a conquis la planète, s'est développée particulièrement avec nos musiciens à nous? Le répertoire qu'on joue varie peu d'une fois à l'autre. Il y a les moments-clefs comme l'extraordinaire duo que Michel Donato avait avec Karen Young. Je parle aussi de Raoul Duguay et l'Infonie.» On notera toutefois l'absence du Quatuor du jazz libre du Québec, une formation qui accompagnait le Robert Charlebois de l'époque Lindberg. Peut-être dans un troisième volet?

Ceux qui lisent Péan connaissent sa passion pour le jazz, son désir de communiquer. À Espace musique, il détient son émission cinq jours par semaine. Il prépare également un recueil d'essais sur le jazz: «Je ne sais pas si je suis un pédagogue, en tout je suis un passionné qui aime en parler. Sans doute : en tout cas ? Si les gens ne connaissent pas, évidemment ils apprennent, mais l'idée c'est d'abord le plaisir, mais il y a aussi une partie pédagogique là-dedans. Le jazz n'est plus la musique populaire en Amérique du Nord et dans le monde. Le grand drame des jazzmen québécois d'aujourd'hui, c'est qu'il n'y a plus de public. Je les vois, ils sortent de nos facultés de musique, ils publient tout de suite leur premier disque, qui est toujours extraordinairement bien fait. Ils sont très compétents, mais ils n'ont pas de public. Ils doivent se battre pour se faire entendre.» Espérons que ces conférences, en racontant notre passé, insufflent envie et curiosité pour l'avenir.

 

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