Ces mots sont une rencontre. Ils sont écrits avec l’importance d’une première impression, la fébrilité d’aller vers l’autre. Avec ce sentiment que tout est possible (ou presque!). Avec ce désir de rêver grand, ensemble.

C’est ce même sentiment qui m’habite depuis le début de janvier dernier alors que j’ai apposé les mots « directrice générale » à ma signature. Ces deux mots veulent dire beaucoup pour moi. Je les ajoute à ma vie avec enthousiasme devant les aspirations qui porteront les prochaines années à la SPEC. Je les écris avec rigueur et responsabilité en pensant aux collègues, collaboratrices et collaborateurs qui travaillent sans relâche pour créer ce que devient ce grand diffuseur reconnu au Québec.

Je les porte avec humanité en respect à la mission de l’OBNL afin d’enrichir la communauté grâce à notre apport au développement économique, touristique, communautaire et artistique de la région, de même qu’en raison de l’impact sur le bien-être des gens que procure la fréquentation des arts vivants. La SPEC est un vecteur de richesse collective et je m’en ferai gardienne afin de multiplier ses impacts positifs.

Je ne peux qu’être reconnaissante envers le conseil d’administration de m’avoir offert leur confiance et leur appui. Le plus grand des mercis également à Guy Boulanger, directeur général des 35 dernières années, fin stratège et mentor, pour avoir bâti une organisation saine, solide, innovante et qui bénéficie d’une grande reconnaissance autant dans la région que parmi ses pairs de la diffusion et du milieu artistique. D’avoir été à ses côtés pendant les six dernières années a été à la fois inspirant et porteur. Ça m’a permis d’apprendre chaque jour à devenir une meilleure gestionnaire, à pousser mes idées encore plus loin et d’être à l’avant-garde.

Vision 2030

Prendre les rênes de la SPEC alors qu’elle est en pleine période d’effervescence m’inspire à poursuivre sa croissance avec ardeur. J’entrevois une période vivifiante durant laquelle de nombreux projets et idées vont venir accroitre notre expertise et notre offre. Je veillerai à continuer de porter le développement de la SPEC et de ses activités grâce à une programmation artistique de qualité (plus de 375 représentations en 2023-2024 !) et des partenariats durables et structurants avec les municipalités et organismes de la région. Ce déploiement s’appuie aussi sur une diversification des revenus portée par nos services techniques, de billetterie et de programmation, l'accroissement des commanditaires et la mise en place d’une culture philanthropique.

Avec un ratio de 86 % de revenus autonomes, la SPEC se porte bien. Mais elle est fragilisée en raison de la baisse d’achalandage de certains publics, de la crise des médias qui nous oblige à multiplier les actions en communications et marketing et de la mer numérique dans laquelle se noient les œuvres des artistes d’ici. On parle beaucoup de découvrabilité des contenus québécois, j’ajouterais que c’est la culture québécoise dans son ensemble qui s’efface au profit d’une américanisation… et pas seulement artistique.

Comment faire pour intéresser les publics à fermer Netflix, sortir de chez soi et engendrer une dépense pour venir découvrir une œuvre ou un nouvel artiste en salle ? C’est une grande question qui commande de grandes actions. Parmi celles-ci, nous mettrons en place de nouvelles façons de développer l’intérêt des publics avec des contenus plus personnalisés, poursuivrons les investissements dans l’accueil des publics jeunesse et scolaire (cette année, nous accueillons 38 000 élèves, c’est énorme!), poursuivrons nos efforts de valorisation des données et multiplierons nos engagements pour assurer l’accessibilité aux arts vivants.

Tout ceci prend du temps, mais la culture a ce pouvoir mobilisateur et inspirant qui pousse à l’action (on se rappelle de L’action par l’art, l’art en action). C’est aussi un des seuls produits dont le besoin croît avec l’usage. Multiplions les occasions, ensemble, pour accroitre le bien-être de notre communauté et des générations futures.

Isabelle Laramée, directrice générale

Photo: Laurianne Gervais-Courchesne