Par Yves Mallette. Chanteur, imitateur et comédien, David Corriveau fusionne tous ses talents dans son premier spectacle intitulé 100 contrefaçons. La formule qu’il propose n’est pas fréquente. Il s’agit d’un grand spectacle combinant musique, chant, drame et comédie. Son but est de toucher les gens en allant dans toutes les émotions.

Gradué du Conservatoire d’art dramatique de Québec il y a 16 ans, David Corriveau commençait à peine à se faire connaitre comme comédien et chanteur quand il a atteint la finale de la populaire émission La France a un incroyable talent en 2023. C’est à partir de ce moment que les choses ont vraiment débloqué. Au point où il a obtenu carte blanche pour monter son premier spectacle, un rêve qu’il caressait depuis l’âge de dix ans : « Je savais qu’un jour je ferais un spectacle solo, mais je ne pouvais pas dire dans quel format. Quand tu es pluridisciplinaire, c’est difficile de savoir exactement ce que tu feras. »

Maintenant, à 38 ans, il sait.

L’artiste se prépare à accoucher d’un spectacle de variétés unique qu’il présentera en rodage pendant un an : « C’est du théâtre musical. Je joue un personnage. Il y a des moments où je ne parle pas au public alors que j’interprète une situation. À d’autres moments, je fais des imitations. Ou encore, je m’adresse au public et je lui demande de participer. »

Dans ce spectacle, David Corriveau raconte son histoire. Il parle de son enfance à Saint-Boniface (en Mauricie) quand il prenait soin des poules et comment il a commencé à pratiquer des imitations en écoutant la radio. Il raconte comment la musique a baigné son univers, plus particulièrement celle qui jouait à Rock Détente dans les années 80, 90 et 2000. Ce qu’il dit est véridique… à 70 %. Il laisse le public deviner les parties plus romancées.

Celui qui se définit avant tout comme un artiste est fier d’avoir réussi à adopter un sens narratif qui permet aux gens de se rattacher à une histoire et à l’évolution d’un personnage. « Je propose une histoire qui a un début, un milieu et une fin. On va suivre un récit d’évènements réels et fictifs et les imitations vont servir ce récit. »

On s’y attend, il y aura beaucoup de chansons, dont plusieurs qu’on n’entend plus, mais dont les gens se souviendront dès les premières notes. Les spectateurs reconnaitront non seulement les chansons, mais leurs interprètes aussi. M. Corriveau s’est fait connaitre en imitant des chanteuses et il ne s’en privera certainement pas dans son spectacle. Il fera bien sûr ses « best off », comme il dit, dont Céline Dion, Ginette Reno et Édith Piaf. Il y aura aussi beaucoup de nouvelles imitations, dont des hommes, que les gens n’ont pas encore entendues.

Concernant les fameuses imitations qui ont fait sa renommée, David Corriveau ne veut pas en être prisonnier. C’est pourquoi il souhaite que les gens soient dans l’abandon et la joie plutôt que dans le questionnement au sujet du degré de ressemblance.

« Je n’ai pas la prétention d’être parfait. Je suis un gars qui imite des femmes. Il y a des barrières physiques et physiologiques qui font que je ne chanterai jamais exactement comme Céline Dion ou Johanne Blouin. J’essaie toujours de m’en rapprocher le plus possible, mais si je visais la perfection, je ne pourrais pas faire de spectacle », déclare-t-il. Le fait de présenter un fac-similé de voix féminines et masculines est pour lui une façon de rendre hommage aux interprètes originaux.

Même s’il ne fait pas une obsession de la perfection, David Corriveau ne ménage pas les efforts. Il s’est notamment assuré la collaboration de Guy Tourville, un ingénieur du son expérimenté qui a eu l’idée de jouer avec les micros pour reproduire le son de l’époque correspondant aux chansons entonnées par l’artiste : « Quand j’imite Édith Piaf dans mon salon c’est une chose, mais si j’utilise ma voix dans le même univers sonore qu’elle, la ressemblance est encore plus frappante. »

Au chapitre des collaborations, David Corriveau insiste pour souligner le travail d’Élisabeth Sirois qui, en plus d’écrire les textes avec lui, assure la mise en scène.

David Corriveau
19 octobre 2024 à 20 h
Salle Jacques Landry
Venise-en-Québec