18/04/2023
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Par Philippe Renaud. Le grand Beethoven sera à l’honneur au Théâtre des Deux Rives le 18 juin avec l’Orchestre symphonique de Longueuil, sous la direction d’Alexandre Da Costa. Au programme, deux œuvres emblématiques du compositeur allemand : le Concerto pour violon en ré majeur, opus 61, une œuvre mythique du répertoire pour violoniste, et la Symphonie no 5 en do mineur, opus 67, dite Symphonie du destin, dont le fameux thème musical en introduction – ta-ta-ta-tam ! – fait aujourd’hui partie de l’imaginaire collectif.
Ce sont probablement les quatre notes les plus connues de l’histoire de la musique, rendant la Symphonie du destin aussi populaire que tout ce que les Beatles, tout ce que Robert Charlebois, tout ce que Madonna, ont pu composer, à leurs époques respectives. « C’est un tube comme en musique pop, compare Maestro Da Costa. Et comme un tube, elle touche le for intérieur du grand public, elle touche l’imaginaire, elle bouleverse. Cette œuvre n’a plus de secrets pour personne, mais la réécouter en concert suscite des émotions plus fortes que de l’écouter sur disque; c’est un moment d’humanité posé sur papier qui est encore excitant » 215 ans après sa création.
Alexandre Da Costa et ses collègues de l’Orchestre symphonique de Longueuil la connaissent sur le bout des doigts, « mais ensuite, il y a certains détails que je veux faire ressortir différemment que l’ont fait d’autres chefs d’orchestre, abonde-t-il. Le point saillant du concert, c’est que je n’aurai pas de baguette pour diriger l’orchestre. Je jouerai le violon avec les collègues et ma mission sera de partager mon énergie avec tout le monde. »
Car avant de devenir directeur musical et chef de l’Orchestre symphonique de Longueuil – un mandat qu’il occupera au moins jusqu’à la saison 2028-2029 – Alexandre Da Costa avait déjà une longue et fructueuse carrière de violoniste invité. À la barre de l’orchestre, il ne lâche pas l’archet, nourrissant ainsi une tradition dans le monde de la musique classique – la fameuse baguette n’est d’ailleurs qu’une version plus légère de l’archet que tenait celui qui dirigeait l’orchestre tout en jouant son violon.
Pour le Maestro, cette symphonie « charrie beaucoup de force, de frustration, il y a en elle des rayons de soleil autant que des éclairs d’orage. Elle est violente, cette œuvre, et je cherche ce genre d’extrêmes dans ma vie. Elle est tout le registre de nos émotions : cette œuvre nous rappelle qu’on est en vie. »
La première partie du programme sera elle aussi exigeante. Composé en 1806, le Concerto pour violon en ré majeur, opus 61 est le seul concerto pour violon du répertoire de Beethoven, une œuvre incontournable du répertoire de cet instrument, que Da Costa a joué en concert plus d’une centaine de fois.
« Il s’agit certainement de l’œuvre la plus difficile du répertoire de violon, estime Alexandre Da Costa. Bien que techniquement d’autres soient plus ardues – chez Paganini ou Tchaïkovski, par exemple – aucune ne demande autant de précision et de raffinement dans l’exécution. »
Alexandre Da Costa mettra sa touche personnelle à ce concerto en imaginant une cadence inédite : « La cadence est ce moment où l’orchestre cesse de jouer et où le violon peut faire ce qu’il veut. Il peut décider de jouer seul ou avec des musiciens, il peut montrer sa virtuosité ou son côté mélodieux. »
Cette cadence, ce moment de liberté accordé à l’interprète, a été composée par le Maestro. « Pour la première fois de ma vie, j’ai décidé de ne pas jouer la musique de quelqu’un d’autre. Et elle ne sera pas nécessairement classique : j’ai demandé la permission à l’orchestre de jouer avec moi dans des styles totalement différents, comme le jazz et le boogie. Ce sera inédit, ni complètement composé, ni improvisé, et je suis certain que ça aura beaucoup de succès – comme si, le temps d’un moment, on va se donner une liberté pas possible ailleurs dans l’œuvre. Ce sera le moment où on dénouera la cravate un peu. J’ai hâte. »
Chef et soliste : Alexandre Da Costa. Musiciens de l’Orchestre symphonique de Longueuil. Production : Orchestre symphonique de Longueuil. Durée : 1 h 40, avec entracte.
Orchestre symphonique de Longueuil
18 juin 2023 à 15 h 30
Salle Desjardins
Théâtre des Deux Rives
Cette entrevue a initialement été publiée dans l'édition de mai 2023 du magazine l'Entracte de la SPEC du Haut-Richelieu. Pour consulter l'édition en cours, cliquez ici.
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Du lundi au samedi de 10 h à 18 h.