Celles et ceux qui assistent régulièrement aux spectacles des Jeudis Shows Hydro-Québec, du Cabaret Jazz Band LeSieur, de Légendaires & Immortels Canada Français et autres représentations au Cabaret-Théâtre du Vieux-Saint-Jean ont maintes fois entendu le nom d’Hugues Alexandre lors des remerciements que les artistes adressent généralement à la fin des spectacles. Ceux-ci le remerciant de les avoir si brillamment mis en lumière grâce à ses merveilleux jeux d’éclairages.

Vous n’entendrez plus son nom à la fin des spectacles après le 19 février, car celui que j’appelle affectueusement mon artiste quitte la SPEC du Haut-Richelieu. Il a décidé de changer de carrière et de réaliser son rêve de ti-cul, c’est ce qu’il m’a dit lorsqu’il m’a annoncé son départ. À 53 ans, il retourne à l’école, pas n’importe où, à Mont-Laurier, pour apprendre à opérer de la machinerie lourde ! Je n’ai pas su quoi lui dire pour le retenir. Je ne peux pas m’opposer à quelqu’un qui caresse un rêve depuis si longtemps et qui décide maintenant de se lancer dans le vide pour le réaliser. La seule chose que je peux faire c’est de l’encourager à aller là où ses rêves le mènent.

Le départ d’Hugues suit celui d’une autre personne marquante du Cabaret-Théâtre : Serge Langlois, directeur technique et sonorisateur au Cabaret-Théâtre. Serge a quitté officiellement son poste en mai 2021. Il a pris sa retraite après 23 ans de service à la SPEC pour aller s’établir en permanence aux Îles-de-la-Madeleine, là où il passait déjà ses étés depuis plusieurs années. En raison de toutes les contraintes sanitaires et des tourbillons liés à la pandémie, nous n’avons malheureusement pas souligné dignement son départ. Mille excuses Serge !

Hugues et Serge ont travaillé côte à côte pendant plus de 20 ans au Cabaret-Théâtre. Entre nous, on les appelait le vieux couple. Ils formaient tous les deux une fabuleuse équipe. Au cours de toutes ces années, j’ai reçu une multitude de bons commentaires à propos de la qualité de leur travail tant de la part des artistes que des organismes qui louaient la salle. Ce sont des gens dévoués et passionnés par ce qu’ils font.

Pour illustrer leur dévouement, il faut que je vous raconte une petite anecdote. Il y a une douzaine d’années de cela, un soir après un spectacle, j’étais au fond de la salle et je regardais l’équipe faire le démontage du spectacle. Lorsque le travail a été terminé, Hugues s’est avancé tranquillement vers moi et m’a dit d’un air solennel : « Patron, il faut que je te parle… » Je connais bien cette approche… J’ai quand même entendu cette introduction à quelques reprises dans ma vie. Habituellement, la suite de cette phrase consiste à me demander une augmentation de salaire ou pire encore, à m’annoncer un départ. Je suis devenu inquiet.

Ce que Hugues avait de si important à me dire, c’est que la SPEC se devait absolument d’acquérir de nouveaux équipements pour rendre justice aux spectacles que nous accueillons et pour lui permettre de mettre en lumière les images qu’il avait dans sa tête. J’ai été touché par ce désir d’être mieux outillé pour être créatif dans son travail. C’est là que j’ai mesuré toute la sensibilité de Hugues et ce qui l’animait. J’ai aussi mieux compris la signification de la phrase qui termine toujours ses courriels : Votre tout dévoué !

Un départ et un retour !
Après avoir passé une année complète aux Îles-de-la-Madeleine, Serge Langlois m’a acheminé un courriel l’automne dernier. Sur un ton très officiel, il m’a transmis son CV afin de postuler pour le poste de chef son au Pôle culturel de Chambly que nous cherchions à combler depuis quelques mois. À la lecture de son CV, j’ai pu constater qu’il avait une très bonne expérience ! J’ai donc gentiment accepté de le rencontrer en entrevue (par ZOOM). C’est à ce moment qu’il m’a offert de revenir travailler à la SPEC six mois par année. Après une longue réflexion qui a duré au moins 45 secondes, j’ai accepté sa proposition. Ainsi, depuis octobre dernier, Serge est de nouveau à l’emploi de la SPEC, ce qui me donne une seconde chance de pouvoir un jour souligner correctement son futur départ !

Salut, Hugues, tu nous manqueras à tous, tant professionnellement qu’humainement.
Va-t’en, va-t’en…
Pars et déploie tes ailes.
Bonne chance.

Ton tout dévoué patron…
Et ami.
Guy Boulanger, directeur général