Dans sa dernière édition, le journal Le Canada Français rend hommage à notre directeur général Guy Boulanger. Nous nous permettons de partager avec vous les mots de Gilles Lévesque, rédacteur en chef du Journal Le Canada Français.  

Il serait sans doute temps de rendre hommage à Guy Boulanger pour tout le travail réalisé depuis la création de la Société pour la promotion d’événements culturels (SPEC). Nous avions été critiques à l’époque sur l’entrée en scène un peu cavalière de cet organisme à but non lucratif, mais force est d’admettre, 27 ans plus tard, que Saint-Jean-sur-Richelieu profite grandement de cette structure qui fait bien des envieux ailleurs au Québec. Aux commandes de la SPEC depuis sa création, en 1989, Guy Boulanger, un homme discret doté d’un flair hors du commun pour repérer des artistes prometteurs et miser sur des concepts novateurs, a permis à la culture de rayonner comme jamais dans la grande région du Haut-Richelieu. N’ayons surtout pas peur de l’affirmer haut et fort.

C’est sous sa direction que le Théâtre des Deux-Rives est devenu ce qu’il est aujourd’hui: une salle moderne dotée d’une acoustique remarquable, de loges spacieuses, d’aires de services adéquats et d’une arrière-scène des ligues majeures. Cette grande transformation réalisée au coût de 9 M$ s’est produite en 2006, il y a dix ans déjà. Avant cette grande restauration, c’était la même salle, les mêmes tapis, les mêmes sièges, les mêmes toilettes que l’auteur de cet article a connus du temps où il fréquentait le Séminaire de Saint-Jean. Plusieurs commençaient d’ailleurs à s’en plaindre. 

Et que dire maintenant du Cabaret-Théâtre du Vieux-Saint-Jean, si ce n’est que cette salle de 450 places n’a plus rien à voir avec ce lieu délabré qu’était devenue la Centrale catholique avant d’être utilisée comme lieu de rangement pour la municipalité. Tous les artistes qui s’y produisent n’ont que de bons mots à dire sur cette salle moderne qui nous rappelle quelque peu l’ancien Spectrum de Montréal pour la qualité du son et la proximité avec les artistes qui s’y produisent.

Ces deux auditoriums ont présenté 153 spectacles professionnels en 2014-2015 devant plus de 73 000 spectateurs. Presque autant de prestations y sont données par des artistes locaux dans divers contextes. Certaines fins de semaine, plus de 2000 personnes s’y donnent rendez-vous pour le plus grand bonheur des restaurateurs et des tenanciers de bars du Vieux-Saint-Jean. 

Non seulement les retombées sont-elles importantes pour la municipalité, mais il n’est plus nécessaire de se rendre sur la RiveSud ou à Montréal pour voir des spectacles de qualité dans des salles confortables. Ça aussi, il importe de le souligner. 

Il y a près de vingt ans, nous avons assisté à toutes les prestations à l’affiche des Jeudis Shows, un nouveau concept qui avait la particularité d’être unique en son genre au Québec. Il en coûtait 5$ pour assister à un spectacle, ce qui donnait droit à une bière en prime! Pour certaines prestations, il n’y avait qu’une soixantaine de personnes dans la salle. Parfois moins. 

Guy Boulanger a toutefois refusé de lancer la serviette trop rapidement. La semaine dernière, pour le spectacle du groupe The Franklin Electric, le Cabaret-Théâtre était bondé pour un Jeudi Show particulièrement chaud! Tous les billets à l’unité avaient été vendus avant la période des Fêtes. Nous étions sur place et, bien franchement, c’était impressionnant de voir 460 spectateurs vibrer de la sorte dans le cadre d’un 5 à 7 musical!

Autre concept innovateur: le Cabaret Jazz Band. Lancés il y a trois ans, ces vendredis soirs de jazz semblent vouloir suivre la même courbe de popularité que les Jeudis Shows. Le mois dernier, pour l’hommage rendu à la musique des Beatles, près de 350 spectateurs
étaient sur place pour entendre le groupe de musiciens dirigé par Pierre-Armand Tremblay. C’était quelque chose d’impensable pour le jazz, mais le bouche-à-oreille commence à faire son œuvre.

Encore une fois, Guy Boulanger récolte les fruits de son audace. Instaurée il y a dix ans, la série Maestria nous a aussi permis de voir de grands artistes à Saint-Jean-sur-Richelieu, dont Al Di Meola, John Scofield et Jon Anderson, le chanteur du groupe Yes. Nous pourrions nous étendre de la sorte encore longtemps pour témoigner des réalisations du directeur général de la SPEC, mais nous en avons sans doute assez dit pour vous convaincre de cet hommage que nous voulons lui rendre cette semaine. 

Lorsque vous le verrez, vous pourrez à votre tour lui témoigner votre satisfaction pour tous ces spectacles présentés dans des salles qui n’ont rien à envier à celles des principales régions du Québec. Il rougira, c’est certain, mais il appréciera sans doute vos remerciements. Cet homme travaille dans l’ombre depuis trop longtemps.

Merci Guy!

Gilles Lévesque 
Rédacteur en chef
Journal Le Canada Français